Créée il y a tout juste quelques mois, l’UDB, l’Union démocratique des Bâtisseurs, parti du président Brice Clotaire Oligui Nguema, est déjà confronté au dilemme des choix pour les investitures aux élections législatives et locales du 27 septembre prochain. Avec un attelage largement dominé par d’anciens apparatchiks du parti démocratique gabonais faussement reconvertis, sur le terrain, le nouveau parti présidentiel risque gros avec ces investitures.
Comme tout parti de gouvernement qui veut prendre ses marques, l’Union démocratique des Bâtisseurs, au-delà du renouveau tant proclamé, a décidé de s’appuyer sur des relais locaux, du moins ceux ayant eu ou encore pignon sur rue pour s’enraciner. Des relais locaux qui, pour la plupart sont d’anciens cadres et même têtes pensantes du parti démocratique gabonais, PDG déchu du pouvoir en août 2023 par le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, l’actuel Chef de l’État gabonais. Des anciens apparatchiks Pdgistes en apparence reconvertis et dont l’UDB constitue désormais le réceptacle, ou disons le seul exutoire du haro général contre le PDG. Dans cette cohorte de caméléons, des militants de circonstance, on trouve d’anciens ministres, députés, sénateurs, maires, et tous les autres cadres zélateurs de l’ex-président, Ali Bongo Ondimba. Dans les communes, départements et capitales provinciales, parés de leur nouvelle effigie qu’ils arborent ostentatoirement en guise de leur prétendue reconversion, ils disent désormais agir pour le nouvel homme fort du Gabon, Brice Clotaire Oligui Nguema, “un bâtisseur”, “un visionnaire”. Exactement le même discours laudatif qu’ils tenaient hier pour leur ancienne gloire déchue, Ali Bongo qu’ils n’ont pas tardé de renier au gré de leurs intérêts. Et c’est désormais sur eux que l’UDB, encore sans ancrage véritable, compte comme des pions sûrs pour espérer garder le contrôle du parlement, des municipalités et des assemblées départementales.
Un choix risqué ?
Seulement, en reprenant les mêmes décriés hier pour recommencer aujourd’hui, dans les mêmes localités, les mêmes sièges, les mêmes mairies, l’UDB, bien que parti de gouvernement, avec tous les avantages alléchants d’argent et de postes de nomination, se jette dans une inconnue. D’autant que l’ancien parti au pouvoir, PDG est de plus en plus jeté aux orties comme le principal responsable de tous les maux des Gabonais. Lesquels, réunis lors du dialogue politique d’Angondje au lendemain du coup d’État du général-président, Oligui Nguema, ont exigé la dissolution pure et simple de ce parti. Cette dissolution n’ayant pas eu lieu, les électeurs qui subodorent un deal entre l’actuel président de la République et l’appareil politique de son mentor Omar Bongo, pourraient choisir de sanctionner les candidats PDG dans les urnes. Et cela, quelle que soit la bannière sous laquelle ils se présentent. C’est en gros le sens même de la campagne qui fait rage actuellement sur la toile contre les candidats du parti démocratique gabonais. Manifestement, cette investiture par l’union démocratique des Bâtisseurs des anciens Pdgistes apparaît comme un choix risqué, aux conséquences encore incalculables. Loin de garantir une victoire retentissante au président Oligui Nguema, qui semble encore jouir de la sympathie de nombreux Gabonais, ces candidatures pourraient constituer le point de chute de l’UDB dans certaines localités. Un motif de revanche pour des populations désabusées par leurs anciens représentants sous un PDG dont ils ont pourtant naïvement vaticiné la mort avec le coup d’État du 30 août 2023.
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