Sans avoir l’intention de nous immiscer dans les affaires camerouno- camerounaises puisque, semble-t-il, le cas n’est plus une exception, de nombreux chefs d’État rêvant sur le continent de s’éterniser au pouvoir, le cas Paul Biya interpelle en même temps qu’il inquiète plus d’un.
En effet, que peut- on concrètement apporter à un pays qui tarde à décoller malgré son potentiel humain, économique et naturel, un gaillard de plus de 90 ans si longtemps resté au pouvoir si la majorité de ses promesses ne se manifeste encore que par un semblant de volonté et des discours dont beaucoup donnent l’air d’être surannés ?
À voir marcher l’enfant de Mvomeka et vieux lion d’Étoudi, on a l’impression de vivre des moments surréalistes qui laissent d’aucuns, pour ne pas dire tout le monde, se poser la question, déjà que son expression a pris un coup, qu’il est bien aujourd’hui téléguidé, de savoir qu’est-ce qui peut bien expliquer qu’il veuille retarder son départ depuis pourtant attendu par l’écrasante majorité. Cette vision est quelque peu soutenue par de folles rumeurs sur son état physique et mental, quoiqu’on dise dans son entourage immédiat, et le comportement de sa cour qui sent, affirment, peut- être pas ouvertement, de nombreux Camerounais, une atmosphère de fin de règne.
Nombre de ses désormais anciens camarades qui se muent en adversaires politiques ne vont- ils pas, eux qui disposent encore de toutes leurs facultés, jusqu’à traiter le président de sclérosé ? Si eux en sont arrivés à cette déduction, que devraient logiquement croire les citoyens africains, eux d’abord, et ceux du reste du monde ensuite ? Comment Chantal, sa tendre épouse, vit- elle ces instants et agit- elle, si elle le peut, pour limiter ce qui est assimilé à des dégâts ?
Paul Biya avait- il besoin de plusieurs fois triturer la Constitution pour se maintenir au sommet de l’État ou devait- il depuis, à la manière de son illustre prédécesseur Amadou Ahidjo, songer à prendre sa retraite, peut- être pas du Rassemblement du peuple camerounais (RDPC), son bébé, mais de la présidence de la République pour permettre certainement à ses compatriotes de vivre d’autres heures avec des femmes et des hommes qui viendraient, si ça leur disait réellement, étouffer la morosité quotidienne où que l’on soit sur le territoire national sur lequel, y a qu’à vérifier l’importance des migrations chez la quarantaine de millions de Camerounais, pullule hélas une foule de contre- performances promises à l’aggravation si rien n’est fait assez tôt pour y remédier ?
Voici patente l’une des facettes du syndrome africain qui donne à voir des responsables visiblement dépassés par les évènements et minés par l’âge qui soumettent le peuple à leur diktat, dire qu’il ne lui proposent pas en réalité grand chose, sinon rien !
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