lundi, octobre 20, 2025
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AccueilPolitiqueNationalisation des métiers au Gabon : Une menace pour le vivre ?

Nationalisation des métiers au Gabon : Une menace pour le vivre ?

La question se pose avec insistance, depuis que le gouvernement gabonais a décidé de réserver exclusivement certains petits métiers au Gabonais, afin de promouvoir l’entrepreneuriat et lutter ainsi contre l’informel. Une décision qui intervient dans un contexte tendu de discrimination des commerçants béninois, accusés de s’accaparer les places au marché de Lambaréné, capitale provinciale du Moyen-Ogooué dans le centre du Gabon.

Le vivre-ensemble avec les communautés étrangères est-il menacé au Gabon ? Voilà la question que se posent de plus en plus des expatriés et même des acteurs politiques et de la société civile dans le pays. Une question d’autant plus sensible qu’un communiqué attribué au gouvernement du Bénin sur la toile, dit prendre des mesures pour le rapatriement volontaire de ses ressortissants au Gabon. En cause, les troubles à Lambaréné, la capitale provinciale du Moyen-Ogooué dans le centre du pays où l’attribution des places au marché municipal semble avoir mis le feu aux poudres. Un feu attisé par des activistes qui, sur les réseaux sociaux, enjoignent publiquement les ressortissants béninois de libérer les places qu’ils occupent dans ce marché et de rentrer dans leur pays.

La nationalisation des petits commerces, une autre incompréhension ?

Ajoutez au climat du marché de Lambaréné, la mauvaise interprétation de la récente décision gouvernementale de réserver désormais, les petits commerces aux seuls Gabonais, notamment les réparations de téléphones et autres petites machines, l’exploitation des petits ateliers ou machines de jeu sans agrément, la coiffure, l’esthétique pour ne citer que ceux-là. Une mesure qui vise à lutter contre ce secteur informel, encore largement aux mains des expatriés, tout en faisant la part belle aux entrepreneurs nationaux. Mais au-delà, elle est aussi destinée à lutter contre le chômage qui atteint des records inquiétants dans le pays.

Mesure mal comprise ?

Seulement, cette mesure gouvernementale semble mal comprise, et donc mal interprétée, certains l’assimilant à de la xénophobie. Or, en prenant une telle décision, le président du Gabon, Brice Clotaire Oligui Nguema n’a nullement érigé le Gabon, jusqu’ici considéré comme une terre d’hospitalité exemplaire en Afrique, en un lieu où d’autres communautés africaines ne seraient plus les bienvenues. D’ailleurs, lors de son discours au sommet de l’Union africaine de juillet dernier à Malabo en Guinée équatoriale, Brice Clotaire Oligui Nguema avait insisté sur la nécessité d’asseoir une véritable intégration africaine, qui participe réellement au développement du continent.

Une économie aux mains des expatriés

Mais en quoi les mesures de développement national à l’échelle des Etats sont-elles contraires à cette intégration africaine ? Au Cameroun par exemple, il est presqu’impossible aux étrangers d’être embauchés dans des entreprises exerçant dans le pays du fait d’une législation très stricte. Pourtant, ils sont nombreux à venir travailler au Gabon, notamment dans le parc industriel de Nkok où pullulent ces expatriés. Au Congo Brazzaville, une loi de 2015 interdit le métier de taxi aux étrangers. Au Gabon, ce secteur de transports urbains reste pourtant largement détenu par des expatriés, en particulier des Camerounais et Béninois. L’import-export est essentiellement tenu par des sujets Libanais et mauritaniens. La réparation d’appareils ainsi que la vente des pièces détachées automobiles restent l’affaire des Nigérians et Camerounais, tandis que les épiceries des quartiers restent dominées par des Maliens et Denegalais. Peut-on alors parler de xénophobie ou d’une menace de vivre ensemble dans un pays où des pans entiers de son économie restent ainsi dominés par des communautés d’expatriés ? Pourquoi le cas du Gabon qui cherche à restructurer son tissu économique et où les communautés étrangères vivent en harmonie, contribuant ainsi au développement économique du pays serait-il une menace pour ces communautés ? Manifestement, il ne s’agit que d’une mauvaise interprétation pour ne pas dire une mauvaise campagne faussement orchestrée pour un pays pourtant considéré comme un exemple en matière d’accueil des expatriés en Afrique.

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