Réunis en conseil des ministres vendredi 20 juin 2025, le gouvernement gabonais a décidé de suspendre pour six mois, les droits de douane sur les importations des produits de première nécessité. Mais la mesure destinée à lutter contre la vie chère, laisse perplexe quant à son efficacité. D’autant qu’elle n’est pas la première du genre.
Assises après assises, mercuriale après mercuriale, suspension des droits de douane sur suspension, la vie chère continue toujours de constituer un goulot d’étranglement pour de nombreux ménages gabonais. Dans les magasins, les prix de la viande, du poulet, du poisson, des conserves, du lait prennent chaque jour des courbes inquiétantes. Au marché, le régime de banane, le tas de légumes, le manioc deviennent de plus en plus hors de portée. Dans les quincailleries, les matériaux de construction ne sont pas en reste. Ne parlons même plus des transports et du loyer. Une hausse généralisée du coût de la vie qui précarise davantage les familles modestes. Lesquelles peinent de plus en plus à joindre les deux bouts dans un pays déjà fragilisé par la montée exponentielle du chômage.
Dans ce contexte, toutes les mesures gouvernementales se sont avérées peu ou pas du tout efficaces contre la cherté de la vie qui ne semble pas prête de lâcher prise. Toutes les recettes essayées jusqu’ici n’ont produit aucun effet concret et durable en République gabonaise où la vie des plus modestes se résume chaque jour aux calculs acrobatiques du centime près. À Libreville surtout, vivre chaque jour devient un défi à relever.
Le problème de fond
Dans ce contexte, la suspension des droits de douanes pour une durée de six mois sur les produits de première nécessité, mesure annoncée à l’issue du conseil des ministres du vendredi 20 juin dernier, soulève autant d’espoirs que de scepticisme, certains l’assimilant même à du déjà vu et entendu. Car pour un pays qui importe l’essentiel de ses besoins alimentaires, le problème de fond reste une véritable politique agricole, avec des investissements conséquents, afin d’asseoir une bonne fois pour toutes, une autosuffisance alimentaire capable d’enrayer le phénomène de la vie chère. Ce à quoi s’emploie désormais le gouvernement d’Oligui Nguema, notamment à travers quelques initiatives comme la dotation de chaque province en matériel agricole, l’importation de mille bœufs pour l’élevage à Mouila, pour ne citer que celles-là. Mais en attendant d’y parvenir, la vie chère, elle continue de dicter sa loi au Gabon, un pays classé comme l’un des plus chers d’Afrique.
Leno Koleba