Depuis son annonce, les réactions contestées ne tarissent pas. Trahison pour les uns, mesure lucide pour les autres. La suppression des bourses pour le Canada, les États-Unis et la France n’a pas fini de faire polémique, poussant ainsi le palais à répondre à la réaction du leader de l’opposition, Alain Claude Bille By-Nze.
Lors d’une récente sortie, Alain Claude Bille By-Nze, président du parti d’opposition, Ensemble pour le Gabon, n’a pas caché tout le mal qu’il pense de la décision du président Brice Clotaire Oligui Nguema de supprimer dès 2026, l’attribution des bourses d’études pour trois destinations à l’étranger, États-Unis, Canada et France. Pour le chef de l’opposition gabonaise qui accuse Oligui Nguema de mettre la charrue avant les bœufs, cette décision n’est “ni sociale, ni démocratique”. Mieux, elle cible les plus faibles et alerte sur d’éventuelles mesures drastiques qui devraient compliquer davantage le quotidien des Gabonais. Pour Bilie By-Nze, le gouvernement actuel devrait cibler d’autres solutions avec la suppression d’institutions budgétivores et inutiles, plutôt que de priver les jeunes méritants de la possibilité de rêver.
Réponse du palais
Comme une réponse du berger à la bergère, le palais de la présidence de la République estime que le président de Ensemble pour le Gabon n’a aucune légitimité morale de critiquer cette décision qui était devenue inévitable. Mieux, le bord de mer explique qu’il s’agit d’une mesure courageuse du président Oligui Nguema qui met fin à l’hypocrisie jusqu’ici entretenue par le pouvoir sortant dont faisait partie Bilie By-Nze. Car non seulement les études dans les pays ciblés coûtent chères, mais encore, le plus grave, la plupart des étudiants qui y vont ne reviennent jamais à la fin de leur parcours. Ils préfèrent rester et travailler dans ces pays au détriment du Gabon qui a financé leurs études. À titre de comparaison, poursuit la présidence, une bourse au États-Unis ou au Canada équivaut à dix bourses dans des pays africains comme le Maroc, le Ghana ou encore le Sénégal. Pays que le gouvernement gabonais souhaite désormais privilégier en matière de formation à l’étranger. C’est donc pour une raison de rationalisation des dépenses parfois inutiles que le chef de l’État gabonais a pris cette décision, non seulement pour limiter la fuite des cerveaux, mais aussi pour redéployer ces ressources dans l’amélioration de l’offre de formation locale.