Le mariage de raison qui semblait pourtant se dessiner entre le Parti Démocratique Gabonais(PDG) et l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB) dans la foulée des élections couplées, n’aura duré que le temps d’un feu de paille.
Le raz-de-marée infligé au PDG par l’UDB qui a raflé la majorité des sièges aux législatives et obtenu des ballotages favorables sans compter le vote à la proportionnelle dont elle a raflé la mise, explique sans doute ce divorce entre un couple qui, pourtant, nous donnait l’impression d’avoir scellé son union pour le meilleur et pour le pire.
Habitué à l’art de la ruse, le PDG allait même jusqu’à semer la confusion en faisant croire que l’UDB était un partenaire stratégique. Certains de ses candidats briguaient les suffrages sous une double bannière. Le ticket PDG-UDB. Un fait insolite dans l’histoire des élections organisées au Gabon. Entrainant ainsi l’embrouille dans l’esprit des électeurs qui étaient convaincus que les deux entités étaient blanc Bonnet, bonnet blanc.
Aujourd’hui, la réalité est tout autre. Le PDG, en tant que mauvais perdant, crie à la fraude. C’est comme un voleur qui crie aux voleurs. Faignant d’ignorer que ce qui lui arrive aujourd’hui n’est que le revers de la médaille de ses pratiques antidémocratiques vielles de près d’un demi-siècle et recyclées par ses anciens camarades, des transfuges ayant opéré, avec armes et bagages, leur migration vers l’UDB.
C’est Yves Fernand Manfoumbi dit Manf 10 qui l’a bien compris. Face à Mays Mouissi sur le siège de la Dola et battu à plate couture, en bon démocrate, il a reconnu sa défaite dont il a pris acte.
Seulement voilà, il se susurre que ces deux entités politiques auraient passé un deal au sommet de la hiérarchie. Celui de donner à l’UDB une majorité écrasante contre des strapontins lorsque arrivera le moment de former le nouveau gouvernement. Mais ces petits arrangements de coulisses sont méconnus de certains camarades-militants, d’où les grincements des dents et les accusations de fraude.
Si le deal a fonctionné et que beaucoup ont voté UDB en lieu et place du PDG, le revers auquel nombreux ne s’y attendaient pas, c’est la déculottée prise par certains camarades et pas des moindres. Blaise Louembe président du PDG candidat au deuxième arrondissement de la Commune de Koula-Moutou et Madeleine Berre cadre du PDG candidate au deuxième arrondissement de la commune de Lambaréné, jean François Ndongou dans la commune de Fougamou, Angélique Ngoma à Mayoumba… tous ces hauts cadres du PDG ont pris de la tasse.
Sauf par extraordinaire, on ne voit pas comment ces quatre têtes de nœuds pourront passer au second tour, puisqu’une chose est sûre, ceux qui ont voté au premier tour vont forcément rallier le camp de l’UDB. A moins que le président Brice Clotaire Oligui Nguema, qui ne voudrait pas, sans doute, d’un Parlement monocolore qui ferait douter de la vitalité démocratique au Gabon, leur donne un coup de pouce afin que leurs tronches figurent parmi les membres du prochain Parlement.
Comme quoi les arrangements souterrains peuvent bien jouer des tours.
Laure Patricia Manevy
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