L’engagement des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) à se débarrasser de la France, ancienne puissance coloniale, a, semble-t-il, ouvert une toute autre conception des rapports entre les anciennes colonies et l’Hexagone.
L’attitude de l’AES, disent certains analystes, pourrait inspirer d’autres pays pour des raisons somme toute objectives, la France étant accusée de n’avoir pas su s’adapter à la nouvelle donne qui devait conduire à la révision et au dépoussiérage du pacte colonial faisant des États africains des vassaux obéissant servilement au maître français avec ceci de particulier que les conséquences, ce sont les populations contraintes de trinquer qui les vivent au quotidien, elles qui, malgré les discours en trompe- l’oeil des politiciens, sont invitées à boire le calice jusqu’à la lie.
D’où le comportement éloigné de la traditionnelle résilience qu’elles finissent par afficher et le combat qu’elles mènent ci- et- là contre l’ancien maître. Sûr que cela ne profite point aux gouvernants dont bon nombre nouent des relations compromettantes avec les dirigeants français à qui, au nom du principe de la France Afrique, ils sont souvent condamnés de verser du pécule et d’offrir gracieusement les richesses de leurs pays en guise de reconnaissance et pour perdurer au pouvoir, les différentes élections organisées ne ressemblant qu’à des « adoubements » vu que les tenants du pouvoir militant pour s’y arc- bouter font oeuvre de corrupteurs surtout là où ils ne sont pas en odeur de sainteté. Cela ne semble rien dire à la France qui a le beau rôle de répondre à tous ceux qui tentent de s’opposer à ses pratiques que les scrutins en Afrique concernent eux- mêmes les Africains, après tout n’avons-nous pas appris du général de Gaulle que la France n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts ?
Et si les 14 Afriques francophones décidaient de briser les amarres qui les retiennent encore durablement à la Gaule ? Sachant que le multilatéralisme est venu changer la vision qu’elles avaient du bipolarisme qui les condamnaient, par exemple, à subir la dure loi de la détérioration des termes de l’échange, ce pourquoi le Burkina- Faso, tête de file avec sa révolution, continue de s’écrier : « Consommons Burkinabè » ! Ce qui le conduit nouer des alliances porteuses avec des puissances comme la Russie qui constituent pour lui des gages de sécurité et de prospérité dès lors qu’elle s’inscrit dans la logique des États prônant le win- win auquel aspire l’Afrique pour enfin se développer !!!
Ce changement de paradigme est sensé faire prendre conscience au continent de l’intérêt qu’il a de tout faire pour rattraper son retard en investissant dans des domaines d’avenir comme la Recherche, l’Éducation, la Jeunesse, que sais-je …
Elisia Reclus
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