Le putschiste en chef aurait-il passé un deal avec le citoyen Paul Biya pour extrader ce brave activiste camerounais qui ne demandait rien d’autre que la libération de son pays ?
Certes, Yves Berghu Kibouy, alias Ramon Cotta, ainsi que l’affirment certains pour justifier la forfaiture, n’avait pas un statut de réfugié politique qui lui aurait évité d’être remis à ses potentiels tortionnaires. On parlerait d’extradition si seulement si, l’infortuné avait un statut de réfugié, il s’agit simplement d’une expulsion de quelqu’un qui n’était pas en règle. On entend souvent de telles idioties qui polluent l’espace publique et même la toile. Mais, c’est bel et bien une extradition puisque le dictionnaire Google nous apprend que ‘’L’extradition est le processus formel par lequel un Etat demande à l’Etat requis le retour d’une personne accusée ou reconnue coupable d’une infraction pour qu’elle soit jugée ou purge une peine dans l’Etat requérant. ’’. Il a donc été extradé pour son activisme, en claire, une infraction qui agaçait les autorités camerounaises au plus haut point, notamment l’ambassadrice du Cameroun au Gabon qui avait l’insomnie du fait de ses postes sur la toile où il dénonçait les coûts prohibitifs des documents admiratifs délivrés par cette grande dame, tout en appelant à la libération du Cameroun, traitant, au passage, la charmante Chantal Biya de « touf touf »
Avait-on besoin de l’extrader pour si peu ? De nombreux Gabonais et Camerounais s’interrogent !
De quoi parle-t-on? Le Gabon, selon vous, a bel et bien été soit disant ‘’libéré’’, ce dont se gargarisent pourtant les membres du fan-club d’Oligui Nguema que l’on présente comme le libérateur. Mais donc, diantre, pourquoi ne pas accorder le même droit de libération au peuple camerounais qui étouffe depuis plusieurs décennies depuis que le dictateur durable Paul Biya a pris le pouvoir?
Quoi de plus étonnant pour un pays habitué à livrer des citoyens pour leurs opinions ? A ce qu’il semble, Brice Clotaire Oligui Nguema est sur les traces de son mentor Albert Bernard. A-t-on oublié les frasques de Bongo père qui n’hésitait pas à livrer des journalistes pour explication ? Sami Ondo, alors journaliste au quotidien l’Union, pour avoir pondu un potin pas du tout du goût d’Otchombé l’ange noire, fut jeté dans un avion, tel un colis, en direction de Brazzaville pour explication. Même scénario pour le journaliste Joseph Louembé, livré aux autorités camerounaises à cause d’un papier de presse.
Il ne faut surtout pas que le Général-Président, qui a des ambitions politiques, se fourvoie. Car extrader un citoyen pour ses opinions, ne peut qu’entacher son image et sa carrière politique.
Paul Biya, le Président à vie camerounais, aurait pu extrader Ntoutoume Nkoghé alors journaliste au journal satirique La Griffe et Maggic son caricaturiste, qui avaient pris le chemin de l’exile pour échapper à la traque du régime Bongo. Leur crime : avoir illustré une caricature par cette phrase simple : « faisons la peau à Bongo »
Ces deux citoyens gabonais qui ont passé plusieurs années d’exil au Cameroun, n’ont jamais été extradés, ni inquiétés. En fin diplomate et en connaissance de cause, le dictateur durable ne l’avait pas fait
D’aucuns, pour justifier la bêtise, parlent grossièrement de ‘’trouble à l’’ordre publique’’, vraiment n’importe quoi !
‘’Debout pour la libération du Cameroun’’, sur tik-tok, c’est donc un trouble à l’ordre public ? C’est cet appel qui lui vaut d’être livré comme une chèvre aux autorités camerounaises !
L’autre grief qu’ils versent à son dossier pour justifier l’injustifiable, c’est le ‘’défaut de carte de séjour’’. Franchement, est-ce que ce pays est sérieux ? Ils sont pourtant nombreux qui circulent en territoire gabonais sans ce document administratif et entrent jour et nuit en toute illégalité et ne sont pas inquiétés. Vraiment n’importe quoi !!! Souhaitons seulement, pour éviter un tollé panafricaniste à l’échelle planétaire, que Ramon Cotta ne crève pas dans les geôles de ce dictateur qui se fossilise au pouvoir depuis des décennies.
Ghoze Lucifera