6 mois après le concours d’entré à l’Ecole de préparation aux carrières administratives(EPCA) et à l’Ecole Nationale d’Administration(ENA), la proclamation des résultats se fait toujours attendre. Qu’est-ce qui se trame depuis là au point de faire durer le suspense au risque de provoquer un accident vasculaire cérébral (AVC) chez certains postulants aux carrières administratives ? Est-ce cela résulterait du cafouillage ambiant ayant prévalu lors du dépôt des dossiers ?
Amateurisme, bâclage, incompétence, impréparation, improvisation, bricolage, bousculades tout azimut, portail éventré, maximum désolation, tel était le bouquet pathétique à nous offert, le mardi 16 avril dernier, par l’Ecole de préparation aux carrières administratives(EPCA) et par l’Ecole Nationale d’Administration(ENA) dont la proclamation des résultats demeure un mystère, 6 mois après. Depuis qu’il était question du dépôt des dossiers pour le concours d’entrée dans ces deux écoles publiques, c’était la catastrophe qui a fait craquer plus d’un candidat.
L’ambiance, très tendue, trouble et chiante, était à son comble ce jour-là. On avait frôlé le pire. Une candidate, prise de malaise, avait dû être réanimée ; certains, à force de bousculade, s’étaient retrouvés encastrés dans les caniveaux crasseux, cela sous un soleil infernal à faire cuire un steak. Il fallait les voire sous cette chaleur étouffante, stoïques, la sueur dégoulinante et la faim torturant leurs estomacs, surtout que certains étaient là depuis le petit matin. Un spectacle insoutenable, voire révoltant !
Pas d’indications, aucun checkpoint pour orienter les candidats au concours, aucun bureau de renseignements, certains ne savaient même pas où donner de la tête ou où se pointer pour d’éventuelles informations. Un véritable bordel organisé. Plus de mille voire deux milles candidats, à croire que c’était tout Libreville qui s’était massé là pour l’entrée à ces deux établissements publics.
Ça puait l’amateurisme et l’impréparation à mille lieux. Nous sommes pourtant à l’ère des NTIC, il suffisait de créer un site pour le dépôt des dossiers comme le fait si bien l’ANBG qui a résolu ce problème d’attroupement et de massification sauvages dignes de ‘’pays de merde’’, pour paraphraser Donald Trump, ancien Président américain. Des dépôts de dossiers via internet, c’était pourtant faisable !
Des mères et pères de familles se retrouvaient empaquetés devant l’entrée de ces deux établissements. Il en est qui attendaient jusqu’à la nuit tombée, en vain ! Où était ‘’la restauration de la dignité des Gabonais’’ que nous chante gaillardement les putschistes du CTRI ?
Au moment où la masse humaine se torturait sous le soleil le ventre vide, les savants en charge de l’organisation dudit concours se goinfraient de bouffe servie par un service traiteur.
Pourquoi se casser le cul pour le dépôt d’un dossier pour un hypothétique concours sachant bien que les dés sont pipés d’avance ? On s’interrogeait ! Les noms des admis étaient sans doute listés d’avance, on le sait. Présidents d’institutions, Ministres et Directeurs et autres gens importants, comme d’habitude, envoyaient leurs listes de noms devant figurer parmi les admis. Le reste n’était qu’une lamentable mise en scène.
Le concours ouvert pour 470 places dont 239 pour les candidats externes et 231 pour les internes, verra l’entrée des enfants à papa, des enfants arrivés par cooptation, sinon par parrainage. Preuve qu’on n’est pas encore sorti des pratiques imbéciles de l’ordre ancien. Les organisateurs du concours doivent être simplement débarqués au plus vite. Le CTRI doit prendre les choses en main avant que tout n’aille en vrille. Même si, pour corriger la bêtise, les individus en charge de l’organisation avaient finalement décidé, à la dernière minute, que les candidats internes déposent leurs dossiers auprès des Directeurs centraux du personnel de leurs Ministères respectifs pour ensuite les acheminer à la Fonction publique, il n’en demeure pas moins vrai qu’ils avaient failli, sur toute la ligne, à leur mission. C’est sans appel qu’ils doivent être éjectés de leurs postes et cela, au plus vite.
Laure-Patricia Manevy