Le Comité de transition pour la restauration des institutions (CTRI) compte en son sein une constellation d’étoilés issus des différents corps de défense et de sécurité. Une mosaïque dans laquelle se reconnaissent tous les corps habillés. Ce qui suppose donc qu’ils sont liés par un destin commun et une solidarité corporatiste de putschistes. Entre putschistes, on se respecte ! Malheureusement, ce destin et cette solidarité sont mis à mal par de nombreux agents de la Garde Républicaine (GR), pour qui le coup de force du 30 août 2024, est leur affaire. D’où les écarts de conduite et l’incivisme, voire le mépris qu’ils ont vis-à-vis d’autres corps habillés qu’ils considèrent comme des facteurs résiduels qui ne doivent nullement jouir du même prestige qu’eux par qui ‘’la libération’’ du Gabon est arrivée. Preuve de cet incivisme : les injures proférées par des éléments de la GR au passage des troupes de la police lors des entrainements au défilé du 17 août dernier. Sans oublier cette descente musclée, il y a quelques semaines, d’un groupe de bérets verts au commissariat de Nzeng Ayong. En somme, une expédition punitive digne d’un gang armé et qui a surpris plus d’un. On avait frôlé l’irréparable. Des actes de banditisme et d’incivisme qui avaient laissé le CTRI sans voix. Pas un seul communiqué fustigeant de tels comportements indignes d’un corps habillé.
Si le général Effayong n’avait pas fait une brève allusion lors d’un rassemblement de ses hommes, les invitant à la retenue, un rassemblement relayé par les médias, personne n’aurait eu vent de l’épisode d’insolence à l’entrainement au défilé.
Le putschiste en chef, Brice Clotaire Oligui Nguema, devrait peut-être recadrer ses troupes. Certains officiers rencontrés estiment que le Général-Président, pour enlever à ses hommes ce complexe de supériorité et cet excès de zèle, devait, à chacune de ses sorties, arborer les uniformes d’autres corps habillés. Ainsi, ses hommes comprendront qu’il est le chef suprême des armées et non le chef suprême de la GR.
Malatesta
