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Libreville
22 décembre 2024

La débâcle des panthères au Maroc : la rançon de l’improvisation

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Lors de la deuxième journée, les joueurs gabonais se sont consolés en battant 2-0, les fauves de Centrafrique, une équipe de seconde zone à l’échelle continentale.

Fallait-il s’étonner de la déculottée reçue par les Panthères du Gabon (4-1) vendredi dernier à Agadir (Maroc) face aux Lions de l’Atlas ? Ceux qui suivent au quotidien l’évolution du football gabonais vous diront sans la moindre hésitation qu’ils n’ont guère été surpris par cette débâcle. Ils s’appuient en cela sur plusieurs raisons.
La première est que le football gabonais se porte mal depuis pas mal de temps déjà : absence de championnat, absence de politique publique en matière de sport pour parler plus globalement. Déjà que celui à qui la gestion du sport national a été confiée par les militaires au pouvoir est davantage porté sur les 10 millions de F CFA qu’il perçoit comme perdiem à chacune des sorties de l’équipe nationale qu’à initier des plans d’action visant à redorer le blason de notre football en trouvant les voies et moyens susceptibles de faire démarrer le championnat national. Tous les spécialistes en matière de football sont unanimes pour dire que l’absence d’un championnat digne de ce nom prive le Gabon de l’émergence de talents. Conséquence : l’équipe nationale n’arrive pas à se renouveler. De plus, dans certains secteurs de jeu, le Gabon a du mal à trouver des éléments d’un niveau certain. C’est le cas au poste de gardien de but et de latéral gauche. Le sélectionneur national, dont le niveau reste, là aussi, à démontrer, est obligé de faire dans le bricolage en faisant évoluer des joueurs de seconde zone.
Au fond, le ministre des Sports n’en a cure d’une qualification des Panthères à la prochaine CAN. Il semblerait plus enclin à percevoir les primes à chaque regroupement des Panthères pour ne pas nuire à sa libido financière hypertrophiée, plutôt qu’à se livrer à une réflexion profonde sur la gestion professionnelle du football gabonais dans son ensemble.
L’on a souvenance de la débâcle de nos athlètes aux JO de Paris où il était justement présent (il ne manque aucune manifestation lorsqu’il s’agit de jouissance) n’avait soulevé ni son ire, encore moins sa désapprobation. Ce qui l’importait, ce n’étaient pas les médailles, mais aller se pavaner à Paris. Il savait bien que nos représentants rentreraient au pays sans la moindre breloque.
L’autre raison : c’est qu’apparemment personne au sein du staff technique, encore moins au niveau des joueurs, n’a évalué l’adversaire, le niveau actuel de l’adversaire. Le Maroc, au cas où certains l’auraient oublié, a été quart de finaliste de la dernière coupe du monde de la FIFA jouée au Qatar. Une position qui aurait normalement dû décider le staff et les joueurs cadres à établir une préparation spécifique avant d’affronter les Lions de l’Atlas. Une négligence qui nous a valu une bonne fessée !
La dernière raison tient à la réputation surfaite des cadres qui composent l’équipe nationale. Ces derniers ne donnent pas le meilleur d’eux-mêmes. Ils sont plutôt enclins à jouer les mécaniques qu’à s’investir pleinement pour le bien de l’équipe. Ils se distinguent davantage à signer des autographes pour une production pitoyable. Les joueurs marocains avaient une réputation de demi-finalistes de la dernière coupe du monde à défendre et ils l’ont fait admirablement sans coup férir devant des Panthères, disons-le en papier.
En guise de consolation, elles ont battu les fauves de la RCA, équipe de leur niveau, sur le score de 2-0 lors de la deuxième journée de ces éliminatoires de la CAN 2025.

Floyd Mathody

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