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Libreville
22 décembre 2024

Le Maquis intellectuel de Timothée Mémey

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Les CHU du Gabon : pathétique !


Le Gabon, avec l’arrivée de sa tonne d’étoilés putschistes avec à leur tête le seigneur Brice Clotaire Oligui Nguéma, arrivera-il à sortir de son sous-développement devenu presqu’endémique depuis que les Bongo l’avaient confisqué des décennies durant? A croire qu’il y a des forces d’inertie, des ‘’complotistes’’ tapis dans l’ombre et qui usent de tout leur pouvoir de nuisance pour maintenir ce pôvre pays dans l’abime. Le pays est métastasé, la gangrène n’épargne aucun secteur d’activité. Pour l’illustrer, prenons un seul secteur rongé par ce cancer social qu’aucune thérapie ne peut éradiquer. Même pas les traitements modernes les plus révolutionnaires à base de radio activité.
Le secteur hospitalier, infesté de gens quelque peu atypiques qui y exercent comme si leur choix de faire de la santé leur profession, était une corvée parentale ou une contrainte des aléas de la vie, est un bel échantillon du mal ambiant qui le ronge.
Lorsque vous les observez en milieu hospitalier, emballés dans leurs blouses blanches, bleus ou roses, la mine givrée, ils vous donnent l’impression que vous n’êtes pas le bienvenu et que votre présence leur casse les couilles. C’est à peine si on vous reçoit avec toutes les civilités et la promptitude dont font preuve leurs collègues occidentaux qui font de leur profession un véritable sacerdoce.
Sans entrer en profondeur, je me contenterais de petites anecdotes, de petits détails dont la portée sociale, si on est sérieux, doit susciter un électrochoc, voire l’organisation des assises nationales de la santé au Gabon, non pas des assises qui sont souvent des prétextes à siphonner l’argent du contribuable.
Un patient orienté par le service des urgences, pointe au service d’endocrinologie du CHU de Libreville. Il traine une tumeur déclarée sur la plante du pied gauche. Après examens sanguins, les médecins découvrent qu’il est diabétique. Sans counseling, une préparation psychologique s’imposait pourtant, le toubib en chef lui crache ça carrément à la gueule : « monsieur, je vais amputer votre pied, y a rien à faire ». Le patient s’effondre en larmes. Un autre voisin de chambre qui avait déjà une jambe amputée, lorsqu’il apprendra que la deuxième subira le même sort le lendemain, rend l’âme au petit matin. Des cas du genre sont légion. On ne perd pas du temps à vous mettre dans une sorte de conditionnement psychologique, ou encore à vouloir sauver votre pied, ce qui est pourtant possible selon les cas, mais au CHU de Libreville, on préfère le raccourci. Passer le patient à la meule.
Au CHU d’Owendo, un jeune accidenté arrive le fémur totalement ‘’pété’’.
Pour sa fracture du fémur, l’orthopédiste lui remet des tas d’ordonnances dans lesquelles figure un kit complet de blouses des deux médecins et les deux assistants. Le kit complet en pharmacie est évalué à 30 000FCFA. Et auquel s’ajoutent des gants.
Le patient découvre, avec stupéfaction, que lorsqu’on lui place une perfusion, il doit casquer 3000 FCFA. Alors que les perfuseurs et les produits sont à lui. Le lit sur lequel il dort, c’est 4000/jour avec le ticket modérateur. Sans ce ticket, c’est 20 000/jour. L’extraction d’un point de suture, c’est 2500 FCFA par point de suture. Même l’eau oxygénée et les sondes sont à ses frais. Bref, tout est à la charge du patient y compris les frais d’intervention.
Avec un budget du ministère de la Santé plafonné à 134 milliards de FCFA assorti d’une baisse de 17 milliards pour l’année 2024, les putschistes sont incapables d’offrir aux Gabonais des soins gratuits et de qualité. Au fait, j’allais bêtement oublier qu’ils sont là pour « restaurer la dignité des gabonais ! »
Une patiente laissée à la traine, et à laquelle le personnel soignant ne prêtait pas la moindre attention. Il avait fallu que la parente qui l’accompagnait décline son identité pour qu’on la prenne finalement en charge. Il est des patients qui passent toute une demi-journée sans être alimentés. Aux parents d’apporter la nourriture entre 6 heures et 7 heures du matin, hors de ces horaires, le malade est soumis à un jeûne forcé, du fait de ces horaires qui n’ont aucun sens. Et si le parent habite à Akanda, au Nord de Libreville, comment fait-il pour rallier le sud Owendo avec la bouffe, pour être à l’heure ? Il doit quitter, sans doute, son domicile au petit matin avec tous les risques encourus.
Autre fait marquant à mettre dans la gamme des incongruités imbéciles constatées en ce lieu : un patient n’a pas le droit d’être gardé dans sa chambre d’hôpital par un parent. Et dans le cas ou le patient est physiquement diminué, comment fait-il pour sa mobilité ? A croire que ceux qui prennent ces mesures aussi cyniques, sont des extraterrestres qui vivent sur Mars. Des incongruités à vous couper le souffle… !
Dans les grands centres hospitaliers en Occident, ça peut se comprendre. Là-bas existent des auxiliaires médicaux ou des aides-soignants qui assistent le patient au chevet de qui, ils font la ronde afin de prendre soin de lui. Donc la présence du parent est de trop.
Le Gabon compte pourtant des structures hospitalières modernes, mais les mentalités restent à refaire. Négligence, erreur médicale, incivisme, respect minimaliste de la déontologie…, bref, un désordre parfait. Et lorsque vous sortez de ces endroits hantés par des égrégores multiformes, vous avez les nerfs qui sont prêts à craquer.
Dans ces hôpitaux pourtant Hitch et dont on dit de dernière génération, les mauvais comportements, très bien enracinés, ont la vie dure. Et dire que, comme je l’entends çà et là, que l’arrivée du Comité de transition pour la restauration des institutions(CTRI) a changé bien de choses, c’est qu’il faut vivre dans une bulle pour débiter pareilles inepties. Franchement, n’importe quoi !!!

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