Il est souvent bon de fouiller dans nos greniers bibliographiques. On y trouve parfois des ouvrages oubliés du fait de l’usure du temps et des contingences existentielles. Comme par un extraordinaire destin, je tombe sur un essai signé de l’intellectuel, essayiste et panafricaniste béninois Kemi Seba : ‘’Philosophie de la panafricanité fondamentale’’ qui est d’une brulante actualité, cela au moment où l’Afrique, rongée de l’intérieur comme de l’extérieur par des forces complotistes, est en proie à une prédation mondialisée.
Prenons un extrait de cet essai : ‘’Nos diasporas doivent, partout où elles se trouvent, commencer à chercher des terres inhabitées dans leur territoire de résidence. Elles doivent tout faire pour collectivement économiser, peu importe le niveau de revenu individuel, afin d’acheter ces terres.
Une fois les terres achetées, et les habitats bâtis en adéquation avec notre sensibilité culturelle, notre vision architecturale, et en tenant compte de la réalité du climat, nos familles doivent s’installer collectivement, massivement, dans ces petites localités auparavant inhabitées.
Les premiers reflexes devront être d’y cultiver ce qui nous permettra de vivre de ce que nous plantons, cela étant la meilleure façon de ne pas attraper des maladies cardio-vasculaires dues aux aliments génétiquement modifiés promus par le monde moderne, ces aliments envoyant à la chaîne les malades vers le lobby pharmaceutique, dans une sorte d’interconnexion de prédation financière.
Planter ce que nous mangeons et planter ce qui nous soignera, via les plantes qui, depuis des millénaires, ont guéri nos ancêtres ou qu’ils soient’’.
Loin d’être une sorte de laboratoire de l’utopie comme seraient amenés à penser certains abrutis qui vont comparer cette invite à l’expérience vécue par les adeptes de la philosophie fondamentaliste prônée par Henry David Thoreau, philosophe naturaliste et poète américain dont l’expérience de bâtir un habitat hors de toute intervention de l’Etat fut un échec, cependant, les mormons aux Etats-Unis qui vivent en autarcie et mangent bio, le produit de leur labeur, ont une espérance de vie supérieure de onze ans à celle des Américains, et les Adventistes du 7e jour, des végétariens, ont une espérance de vie plus longue parce qu’ils mangent bio.
L’Afrique dispose d’atouts pour atteindre cet objectif. Comment ne pas atteindre cet objectif lorsque le continent africain, rien que toute la forêt du golfe de Guinée, qui dispose autant de terres arables et fertiles qui, exploitées en tenant compte de l’équilibre écologique, peuvent nous sortir de la dépendance alimentaire dans laquelle nous emprisonne l’occident dont les aliments dopés aux pesticides sortis des fabriques de l’ignoble Mosanto, pape du transgénique, nous tuent à petit feu. Nos ancêtres, peuples autochtones, avant qu’ils ne se sédentarisent, mangeaient bio. Des maladies cardio-vasculaires, cancérigènes, étaient une parfaite inconnue. Nombreux vécurent plus d’un siècle. L’espérance de vie atteignait les 80 ans. Aujourd’hui, avec la mal bouffe dont on nous gave au quotidien, l’espérance de vie a chuté considérablement. Autrefois, nous avions des vergers derrière nos maisons, nous mangions bio. Nous n’avions pas besoins d’engrains. Tout poussait naturellement. L’occident, qui a imposé sa culture moderniste et vorace qui entrainera l’humanité à sa destruction, l’a si bien compris. Chez ces prédateurs, ils parlent désormais de l’agriculture urbaine qui n’est pas une nouveauté pour les Africains. Ils retournent aux fondamentaux, la culture de leurs ancêtres nègres avant qu’ils ne deviennent des caucasiens ‘’blanchisés’’.