Difficile d’imaginer que chez les hommes censés incarner l’éthique juridique, existent des pratiques qui s’apparentent à du banditisme pur, et donc préjudiciables. Ces gens qui se prennent très au sérieux lorsqu’il leur est donné l’occasion d’auditionner des agents publics et autres complices sur des cas de corruption et d’enrichissement illicite.
Aniamatsié Mbélé Clémence Eliane, énarque, diplomate de formation, Secrétaire générale de la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI), devient, depuis quelques temps, le mouton noir au sein de cette institution. Privée d’un certain nombre d’avantages ( primes, accessoires…), pour des raisons inconnues des Commissaires-membres et de tout le personnel de l’institution, hormis sans doute le Directeur des Affaires administratives et financières (DAF), Ovoughou N’gayis Chantry qui s’arroge les pouvoirs de la SG, malgré qu’elle soit son chef hiérarchique, au point de signer des actes en lieu et place de cette dernière pourtant bien présente à son poste de travail. Profitant de son statut d’homme lige du Président de l’institution, Nestor Mbou, c’est lui qui fait l’ouragan et le beau temps. Il se susurre même que la dame serait victime d’un acharnement de la part de cet individu. L’article 29 nouveau de la loi N° 041/2020 du 22 mars 2021 modifiant certaines dispositions de la loi N° 002/2023 décline clairement les attributions du SG de la CNLCEI qui ne sont pas à confondre avec celles du DAF.
La SG Aniamatsié Mbélé Clémence Eliane, frustrée par cette pratique qui la range au placard et la prive de ses prérogatives et avantages fonctionnels, a saisi l’Etude Meviane qui, dans une missive, a promptement recadré le Président du CNLCEI (voir fac-similé) afin qu’il s’amande et mette un terme à ses errements. Comment une telle institution qui compte pourtant d’éminents juristes peut- elle s’accommoder de telles dérives dignes d’une petite fabrique de quartier ?
Les dessous de cette manœuvre
Le Président de l’institution, la SG et le DAf sortent tous de l’écurie Marie-Madeleine Mborantso. Ils reviennent tous de la Cour constitutionnelle. Et c’est Mborantso qui les a parachutés au sein de cette institution. Comment alors expliquer cette scène de ménage pour des gens qui auraient pu être liés par une solidarité ethnocentrique ? On comprend, Mado, la tante de la SG n’est plus aux affaires. Donc les deux individus se sont, sans doute, affranchis de l’autorité de celle à qui, dans un passé récent, on faisait allégeance, surtout que Nestor Mbou peut désormais jouer sur la parentèle Olingui Nguema devenu l’homme fort du Gabon. Du temps de Mado aux affaires, pareil bordel ne se serait jamais produit. Ainsi va la vie !!!
Laure-Patricia Manevy