Kemi Séba : le poil à gratter de la France libre!
L’intellectuel panafricaniste et essayiste béninois Kemi Séba, connu pour ses prises de position et sa rhétorique radicale, a passé trois jours en garde à vue dans les geôles de la Direction Générale de la Sécurité Intérieure(DGSI) à Paris. Stellio Gilles Robert Capo chichi, de son vrai nom, est poursuivi par les autorités judiciaires françaises pour des motifs fallacieux qui relèvent d’un grossier montage ridicule: ‘’intelligence avec une puissance étrangère de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation’’, ‘’soupçons de participation à une ingérence étrangère hostile’’. « Les enquêtes se poursuivent dans le cadre de l’enquête préliminaire », indique, sans sourciller, le parquet de Paris. Qui ne nous dit pas de quelle ‘’puissance étrangère’’ s’agit-il, qui menace, avec la complicité de Kemi Séba, de déstabiliser ‘’les intérêts fondamentaux’’ de la France, afin que cette puissance étrangère soit identifiée, puis neutralisée. Est-ce la Russie, est-ce la Chine, la Corée du nord, ou l’Iran, considérés par l’occident comme des grands Satan ?
Le panafricaniste béninois, disons-le clairement, est traqué pour ses convictions politiques qui agacent sérieusement Paris dans ses grandes magouilles d’Etat.
Après l’avoir déchu de sa nationalité française, les autorités françaises l’ont placé dans leur viseur afin de le neutraliser le moment venu.
Les griefs fantaisistes à lui reprochés, s’inscrivent, en fait, dans cette stratégie liquidationniste. On connait leurs modes opératoires. Votre discours dérange et menace leurs intérêts, vous n’êtes pas le bienvenu et vous devenez persona non grata et même, dans le pire des cas, condamné à disparaître de la circulation, soit par empoisonnement ou par liquidation.
Les assassinats de Felix Roland Mounié et de Ruben Um Nyobe au Cameroun, Mouammar Kadhafi en Libye, Sékou Touré en Guinée Conakry, Thomas Sankara au Burkina Faso, Eloi Machoro en Nouvelle-Calédonie, Germain MBA au Gabon…, en sont des parfaites illustrations. Tous ces martyrs qui tenaient des discours anticolonialistes ont été effacés de la surface de la terre, mais pas de l’histoire.
La France et ses dirigeants confondent sans doute les époques. Ils me donnent l’impression de vivre dans la bulle de leurs illusions. Nous ne sommes plus à l’ère de la coloniale où le colon Blanc était pris pour la suprême divinité aux pieds de laquelle les petits nègres colonisés se prosternaient au point même d’essuyer ses fesses.
Paris, chantre du néocolonialisme, sans doute nostalgique de cette époque de triste mémoire, veut maintenir l’Afrique sous son joug. Aujourd’hui, nous avons à affaire à une jeunesse africaine consciente, engagée dans une posture progressiste en route vers la véritable renaissance africaine. Kemi Séba, n’est qu’un petit échantillon de cette révolte déchainée de la jeunesse africaine consciente à travers le monde.
L’occident doit comprendre une chose : tant que l’Afrique sera toujours sa chasse gardée pour assouvir ses appétits voraces, l’Afrique et sa diaspora vont se radicaliser davantage et devenir de véritables fronts de contestations à ses funestes desseins de prédateur.
Paris semble avoir oublié son histoire. Sante Geronimo Caserio, l’anarchiste italien qui poignarda mortellement le président français Sadi Carnot, le 24 juin 1894 durant le défilé de Lyon ; l’anarchiste François Claudius Köenigstein, dit Ravachol qui termina sous la guillotine après avoir fait exploser une bombe artisanale au sein de l’hémicycle français, et toute la vague anarchiste du 18ème siècle, ne réclamaient rien d’autre que les libertés fondamentales, les mêmes libertés exigées aujourd’hui par la jeunesse africaine consciente en plus de la décolonisation qui est, de mon point de vue, non négociable.
Faisons un petit inventaire des dégâts causés par Paris dans ses anciennes colonies et qui, aujourd’hui, accusent du retard en matière de développement.
Au nom d’une mission prétendument civilisatrice qui n’était rien d’autre que du brigandage d’Etat, comme si l’Afrique n’avait pas de civilisations, ces gens ont foutu le bordel en Afrique. En Guinée Conakry, par exemple, ces barbares caucasiens ont vandalisé toutes les infrastructures avant de quitter ce pays d’Afrique de l’ouest. Plongeant la Guinée dans un total désastre. A Haïti, ils ont exigé un dédommagement financier contre l’indépendance des Haïtiens. Le désordre qui y a lieu en ce moment avec le phénomène des gangs, est peut-être, en partie, lié à cela. Puisque le pays s’est appauvri à force de payer ‘’la dette coloniale’’. Le Gabon, le Cameroun, le Congo Brazzaville, la Centrafrique, depuis la supposée décolonisation il y a plus d’un demi-siècle, sont restés, malgré leurs potentiels miniers, leurs gisements forestiers et leurs ressources halieutiques, au stade de pays sous-développées à construire.
Oh, nom de Dieu !!! ‘’La France des libertés’’ tant scandée avec fierté, c’est cette même France qui muselle des citoyens pour leurs opinions politiques au point de les expulser ou les embastiller.
Jean Jaurès, Jean Paul Sartre, Raymond Aron, Charles- Louis de Secondat, dit Montesquieu, Emile Zola, Louis-Ferdinand Céline, Joseph Proudhon, Elisée Reclus, Paul Verlaine, Charles Baudelaire, Arthur Rimbaud, Albert camus, Boris Vian, Madame Bovary, Stendhal… réveillez-vous, ils sont tous devenus fous !!!