Disparition miraculeuse des pièces de monnaie

Contrairement à ce qu’ont relayé nos confrères du quotidien pro-gouvernemental L’Union dans leur édition du Jeudi 7 novembre 2024, la disparition mystérieuse des pièces de monnaie au Gabon est un phénomène qui ne date pas d’aujourd’hui. Il y a plusieurs années, ce fait était déjà observé, peut-être pas avec la même intensité que de nos jours. De nombreux opérateurs économiques s’en plaignaient déjà parce qu’il était un facteur bloquant à la fluidité du commerce.
‘’Pour expliquer le phénomène, pour d’aucuns, rapporte le journal, la pénurie serait due à un réseau clandestin de vente de pièces de monnaie, pour d’autres, la carence résulterait des pratiques fétichistes de certaines personnes qui collectionneraient les pièces pour les jeter sur ‘’un arbre à pièces’’ au Cap Estérias dans le nord de Libreville’’.
Effectivement, la forêt du Cap Estérias, comme celle de l’arboretum de Sibang, abrite de gros arbres enchaînés et ‘’cadénacés’’ et aux pieds desquels sont déposées de fortes sommes d’argent dont des pièces de monnaie données en sacrifice aux esprits pour qu’ils intercèdent auprès des ancêtres pour l’ascension sociale de ceux se trouvant dans le besoin, nous expliquent certains initiés.
Nous avons longtemps pensé que cette pratique n’était seulement due qu’aux consoles des jeux très prisés par nos mômes qui, pour jouer, se servent de ces pièces qui échouent directement dans les coffres de ces petites machines. Le phénomène est plus complexe qu’il ne paraît. En dehors ‘’des réseaux clandestins de vente de ces pièces de monnaie’’, et ‘’des pratiques fétichistes’’ dont parlent nos confrères du quotidien l’Union, il faut aussi relever que ce métal argenté et doré sert aussi à la fabrication de bijoux de moindre valeur, du toc, en fait, écoulé par des marchands ambulants. Les pièces de monnaie qui se raréfient, subissent le même sort que le cuivre contenu dans les câbles de courant et ceux des téléphones filaires. Combien de fois les installations de Gabon-télécom et des maisons en chantier n’ont pas été vandalisés pour ce précieux métal !
La pénurie des pièces de monnaie serait également due aux individus qui font la manche devant les Mosquées et qui reversent la récolte de leur mendicité au clergé qui les exploitent telles de véritables usines à sous. Une industrie entièrement contrôlée par ces ministres du culte. Sinon, comment comprendre que des gens aussi pauvres et pour la plupart ayant un handicap sévère ; ceux atteints de cécité, voire de paralysie flasque, réussissent à traverser des milliers de kilomètres en direction du Gabon, s’ils ne sont pas sponsorisés par ces gens et autres grosses légumes du pouvoir en place qui les importent, tels des matières premières, à des fins de maraboutage. Et à leurs heures perdues, ils font la manche.
Sous d’autres cieux, les pièces de monnaie ont une valeur symbolique lors des rituels initiatiques, si elles ne servent pas aux œuvres caritatives. En Italie, par exemple, les pièces de monnaie sont jetées en mer du haut des ponts. C’est une tradition qui s’est bien enracinée. Et ces pièces sont récupérées après un temps d’immersion pour une évaluation financière faite par une banque qui les rétrocède ensuite en billets de banque aux orphelinats et autres hospices. Malheureusement sous les tropiques, c’est une autre histoire…