Contre-réaction à une imposture cléricale
‘’Le caricaturiste Lybek dans ses ‘’gabonitudes’’ publiées au journal pro-gouvernemental L’Union, a commis le péché suprême de s’intéresser au ‘’sacrément de la réconciliation et la violation du secret de la confession en faveur de la police’’. Il mérite qu’il soit frappé d’apostasie.
Le clergé gabonais, dans un zèle merdique, sans doute plus royaliste que le Roi, (même le Pape n’aurait pas pris le risque de réagir à une caricature), a cru bon de réagir via un droit de réponse truffé d’inepties théologiques capables d’enrager des intellectuels anticléricaux.
Appréciez quelques morceaux choisis dans la prose cléricale : ‘’L’église est mère et éducatrice. Elle a reçu sa mission de son divin sauveur, le Christ Jésus’’. L’église est donc ‘’mère et éducatrice’’, nous apprennent les hommes ensoutanés. Mère de qui ou de quoi et éducatrice de quoi ? Je m’interroge ! Quel est le savant mégalo qui a pondu pareilles imbécilités, on aimerait clairement l’identifier afin qu’on s’assure de sa charge théologique.
‘’La confession peut-elle se faire directement à Dieu ?’’ Oui messieurs, on n’a pas besoin de se prosterner aux pattes d’un prêtre pour se confesser ou pour s’adresser à Dieu dont vous vous croyez seuls à avoir le monopole.
Avant votre religion dogmatique, nous croyions déjà à la divinité. Nous connaissions Dieux. Les missionnaires ne nous ont rien appris de Dieu. Ils ont plutôt diabolisé nos croyances ancestrales séculaires pour mieux nous endoctriner.
‘’Pourquoi la confession doit-elle se faire à un prêtre ? Un prêtre peut-il répéter ce qu’il entend en confession ?’’. S’interroge, hypocritement, le clergé. J’ai comme l’impression que ces gens nous prennent pour de parfaits idiots. De deux choses l’une, soit ils étalent à nos yeux une profonde méconnaissance des pratiques de leurs milieux ou ils font dans la diversion puérile.
Pour leur gouverne, au cas où ils l’auraient oublié, parlant du secret de la confession, la plupart des prêtres étaient des espions au service du pouvoir. Vous avez commis un impaire ? Commettez l’erreur de vous confesser à un prêtre et vous voilà embastillé. Peut-être que la donne a changé de nos jours. Mais depuis la période postcoloniale, c’était cela les pratiques des prêtres, qu’on ne vienne pas nous rabâcher les oreilles avec des histoires sur fond d’arguments spécieux à faire dormir debout.
On pensait que l’intégrisme, voire le fondamentalisme religieux étaient désormais la marque de fabrique des islamistes, voilà que le clergé catholique ayant juridiction au Gabon, nous prouve le contraire. Pour une caricature, les hommes ensoutanés sortent de leur réserve. D’ici là qu’on assiste à un autre épisode macabre similaire à celui ayant décimé la rédaction du journal satirique français Charlie Hebdo, il n’y a que l’épaisseur d’un poil.
Le clergé en poste au Gabon veut semble-t-il dogmatiser la presse, la régenter, la caporaliser.
Un caricaturiste est un esprit libre qu’on ne saurait embrigader au nom d’une sacralité décrétée par on sait quel cancre. On ne brise pas l’inspiration artistique. C’est un don de Dieu. Le caricaturiste, par l’humour que dégagent ses œuvres, est une sorte de régulateur social, une soupape de sécurité, un lanceur d’alerte, une catharsis sociale dans un monde stressant.
Donc, à mon entendement, il est des secteurs qui ne doivent souffrir d’aucune critique ni d’opinions pouvant remettre en cause la sacralité sacro-sainte des textes bibliques. Le clergé gabonais veut sans doute nous ramener au Moyen-âge, peut-être même à l’époque de l’inquisition scholastique qui envoyait au bucher des libres penseurs anticléricaux.
Petite digression pour parler de votre Jésus faiseur de miracles.
Jésus est une grossière imposture. Fabriqué par un phénomène de rémanence, Jésus est un mythe, une invention ridicule. Il n’a jamais existé. Les historiens indépendants remettent en cause l’existence de ce personnage.
Les manuscrits de la Mer morte datant de trois siècles avant votre Jésus-Christ, découverts en haute Egypte dans les monts de Qumran en haute Egypte, ne font nullement mention d’un messie appelé Jésus. Donc Jésus est une fabrication des Evangiles insérée dans les écritures. A l’analyse des textes dits sacrés, les historiens indépendants se sont vite rendus compte qu’il s’agissait d’une interpolation, c’est-à-dire un rajout, une greffe qui casse le rythme du texte initial pour faire exister un messie appelé Jésus.
Le prêtre et psychanalyste Allemand Eugen Drewermann, qui a proposé une vision renouvelée de la doctrine du péché originel, constatant le peu de foi chez les croyants et le vide constaté dans les églises qui attiraient désormais peu de fidèles, avait demandé que le mythe Jésus soit cassé. Les théologiens devaient revoir les traités théologiques afin de les réadapter à l’ère du temps. Malheureusement, il n’avait pas été compris, d’où son excommunication par le Vatican.
Michel Onfrey, philosophe, essayiste et polémiste français, est catégorique sur la question de l’Existence ou non de Jésus. Pour lui ‘’le christianisme est la cristallisation de l’hystérie d’une époque dans un personnage conceptuel appelé Jésus’’. La messe est dite.
Le clergé gabonais a manqué là l’occasion de se taire, plutôt que de verser dans le ridicule absolu.
Quittez le Gabon si vous ne voulez pas qu’on vous critique, allez sur Vénus, au Vatican voire au ciel, vous serez mieux là-bas.