« La circonscription scolaire du centre organise un examen blanc pour les élèves de 5e année ce vendredi 7 mars 2025. Vous devriez déposer votre enfant à l’école publique Léontine Koumba à 7h30 et venir le récupérer à 14 h 00. La présence de tous est obligatoire. » C’est ainsi qu’était libellée la note envoyée par la direction de Bambino Village à l’intention des parents d’élèves de cet établissement appelés à composer.
Quelle n’a donc pas été leur surprise de se voir interdire l’accès à l’école Léontine Koumba par des militaires zélés qui ont bloqué des pères et mères de famille dont le tort était simplement d’aller vérifier la salle de classe dans laquelle chaque enfant devait composer. « Non plus personne ne passe. Seuls les enfants sont admis au sein de l’établissement a claironné dans un ton martial une femme militaire en civil, visiblement en mal de sentiments. » Aidée par son collègue masculin, un lieutenant qui arborait fièrement ses deux barrettes sur les épaules et parlait aux parents d’élèves avec un air de mépris souverain. « Ce sont les ordres et on les applique », a-t-il renchérit à la suite des propos de sa collègue.
Décidé à ne pas obéir à des décisions aussi stupides qu’iniques, un père de famille a pris son fiston par la main et a bravé le cordon sécuritaire assuré par une seule femme qui tenait à maintenir en captivité tous ceux qui voulaient s’y aventurer. Ce geste était suffisant pour décider les autres parents à imiter ce brave monsieur. Comme quoi, un brin d’audace et de courage peut briser les chaines qui nous embrigadent !
A l’intérieur de l’établissement, c’était un véritable capharnaüm. Difficile pour chaque parent de trouver le nom de son enfant, surtout pour ceux qui arrivaient dans cet établissement pour la toute première fois. Même si reconnaissons-le, les listes étaient affichées par ordre alphabétique sur les portes d’entrées de chaque salle de classe. Certaines à des hauteurs que certains enfants, de petite taille en l’occurrence, auraient eu du mal à franchir. Ceux qui ont eu l’idée d’aller organiser un examen, fût-il blanc dans un environnement où les militaires règnent en petits seigneurs ?
Puisqu’ailleurs que dans les camps militaires, les parents accompagnent bien leurs enfants jusque devant les salles de classe pour s’assurer que l’enfant est bien à sa place sans que cela ne donne lieu à un quelconque désordre. Quelle mouche a donc piqué le ministère de l’Education nationale pour faire organiser un examen national dans un espace public contrôlé par la meute en treillis ? Est- pour faire plaisir au CTRI, actuellement au pouvoir ? Là demeure toute la question.
CEPE blanc à Léontine Koumba : abus de pouvoir à la Cité des ailes
