Selon le procureur général près la Cour de Cassation, Eddy Minang, le procès de l’ex-première dame, Sylvia Bongo et de son fils Noureddine Bongo Valentin aura bel et bien lieu le 10 novembre 2025 à Libreville au Gabon. Un procès par contumace, la famille Bongo ayant été exfiltrée nuitamment du pays et coulant désormais des jours dorés à Londres depuis sa déchéance du pouvoir, suite au coup d’Etat du 30 août 2023.
C’est un baroud d’honneur, ou disons plutôt une mise en scène destinée à sauver la face d’une justice visiblement larguée, mais qui tente désespérément de reprendre la main dans un procès ayant largement pris des allures politiques. Car après près de deux ans de détention préventive sans procès, les Bongo, bien que déchus du pouvoir étaient devenus des prisonniers embarrassants pour le pouvoir de Brice Clotaire Oligui Nguema. Embarrassants du fait de la proximité familiale, avec les nombreux relais dont ils bénéficient encore parmi les collaborateurs du nouveau pouvoir, notamment ceux originaires du Haut-Ogooué, province natale d’Ali Bongo et d’Oligui Nguema. Mais embarrassants également pour les arcanes de la diplomatie gabonaise auprès de certains lobbies occidentaux, et même africains. Car il est difficile de couper tous les avatars d’un pouvoir vieux de plus d’un demi-siècle, avec toutes ses ramifications tentaculaires.
C’est dans ce contexte d’atermoiements que, lors d’un voyage à Libreville en mai dernier, le président angolais, Joao Lourenço avait obtenu l’exfiltration notamment d’Ali Bongo et de sa famille. Après avoir transité par l’Angola, c’est finalement à Londres en Grande Bretagne qu’ils coulent désormais leurs jours heureux. Un exil doré au regard de l’argent dont on les soupçonne d’avoir placé dans les paradis fiscaux et que la justice gabonaise aura certainement maille à récupérer. Une justice qui, désormais larguée par la realpolitik, tente de sauver les apparences par l’organisation annoncée d’un procès par contumace le 10 novembre prochain. Or, au Gabon, personne n’est désormais dupe. Quel que soit le nombre d’années de prisons ou des amandes qui y seront assorties, les Bongo n’étant plus au Gabon, cela semblera à un coup d’épée dans l’eau, les intéressés vivants désormais paisiblement à Londres où ils possèdent de nombreux biens. C’est donc un procès inutile, un combat perdu.
Leno Koleba





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