mercredi, novembre 19, 2025
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Tita Nzebi  de retour en Afrique

Après près d’une trentaine d’années passées en France, l’artiste  gabonaise Tita Nzebi est dans nos murs, ou plutôt dans ses murs. Cette auteure, chanteuse, compositrice offre ce 21 et 22 novembre deux concerts à l’Institut français de Libreville. Un édifice totalement rénové et qui, à la faveur de ces deux rendez-vous très attendus des amoureux de musique, va enfin ouvrir ses portes au public après plusieurs mois de travaux de relooking.

Six albums au compteur dont deux avec son label Bibaka et un autre avec le label ARB spécialisé dans la musique pour enfants. Le répertoire pour ces deux concerts, très riche, comptera une vingtaine de titres. Les mélomanes vont sans doute redécouvrir en live des titres tels que ‘’Bola Ngu’’, ‘‘Lisa ma kane’’, ‘’Ileba’’… devenus des ‘’classic’’ du genre.

Si les thèmes abordés dans l’ensemble de son œuvre portent sur de petites réflexions, des conseils utiles, en revanche Tita Nzebi trace de nouveaux sillons : ‘’dictature inavouée’’ ; un brin d’engagement naissant chez cette artiste qui, jusqu’ici, est surtout connue pour ses chansons empreintes  de sagesse et de morale.

La musique d’Huguette Leckat, de son vrai nom, fusionne background jazz et des rythmes inspirés  du terroir, ceux des danses traditionnelles Ligwala et Laka exécutées par des peuples du sud du Gabon notamment le peuple Nzebi et certains de ses sous-groupes.

 Tita Nzebi s’inscrit dans la ligné des nouvelles générations d’artistes qui ont apporté au jazz des sonorités nouvelles à la suite de leurs prédécesseurs qui ont su sortir cette musique de son élitisme figé par sa rhétorique complexe devenue la norme dont les adeptes  sont des intégristes et gardiens du Temple de la trempe du trompettiste américain Wynton Marsalis, connu pour la complexité des accords de sa musique.

 Ces nouveaux courants jazz ont révolutionné cette musique dont on dit appréciée uniquement par l’élite intellectuelle. Aujourd’hui, grâce à ses nombreuses déclinaisons et à la fluidité de sa rythmique et ses mélodies ensoleillées, elle s’est démocratisée, elle devient accessible au grand public ; plus besoin donc d’avoir une ‘’oreille jazz’’ pour l’apprécier ainsi qu’il était communément admis.

Désormais l’afro-jazz compte de nombreux avatars  qui ont élargi son spectre sonore. Et la musique de Tita Nzebi est à inscrire sur le registre des nouvelles excursions jazz.

Derrière son regard innocent,  sa voix éclatante et sa tonalité lyrique, se dégage une charge émotionnelle qui séduit par sa magie envoutante. Matinées d’une empreinte  rustique, ses chansons rappellent celles des berceuses et nous replongent dans l’univers nostalgique d’un passé lointain de notre enfance.

Ce retour au bercail après plusieurs années passées hors du continent, terre de ses ancêtres, au-delà de l’intérêt musical, était plutôt perçu comme une sorte de pèlerinage, un rituel qu’il fallait à tout prix  accomplir. « Pèlerinage non. Dans mon esprit, on va en pèlerinage dans un lieu quasi inaccessible, lointain. Le Gabon a fait partie de mon quotidien toutes ces années passées loin d’ici. Je reviens simplement chez moi », glisse-t-elle gentiment.

Timothée Mémey

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