27 C
Libreville
18 juin 2025

Déguerpissement de Plaine Orety : le rôle trouble de la société civile

Must read

Face à l’ampleur sans précédent des opérations de déguerpissement des populations du
quartier Plaine Orety, dernière l’assemblée nationale, derrière l’ambassade de Chine, dont
certains dorment encore à la belle étoile, sur les ruines de leurs habitations, l’opinion
nationale s’emballe, chacun y allant de son commentaire, responsable politique comme
acteurs de la société civile. Dans cet élan de solidarité parfois calculé, trois acteurs de la société
civile font désormais débat en voulant jouer un rôle qui n’est en principe pas le leur.


Alors qu’ils se posent désormais en défenseurs zélateurs à tout prix du président Brice Clotaire
Oligui Nguema, Georges Mpaga, Pierre Mintsa et Aminata Ondo, viennent de créer la
polémique et choquent par leur méthode dite opportuniste. Lors d’une descente de terrain
auprès des populations impactées par ce déguerpissement d’une ampleur inédite au Gabon,
ils ont accusé nommément et avec une véhémence digne de délation, l’ex-premier ministre
de la transition, Raymond Ndong Sima d’être l’auteur de cette opération et même de détenir
les fameuses listes d’indemnisation. Des listes que cherche désespérément l’actuel
gouvernement, afin de publier les noms des populations des quartiers Plaine Orety, derrière
l’Assemblée nationale, derrière l’ambassade de Chine, dans le premier arrondissement de
Libreville, qui auraient été indemnisées et qui refusent de partir. En effet, au cœur de ce
déguerpissement grandeur nature, le débat sur l’existence de ces indemnisations entre les
populations déguerpies qui accusent le gouvernement de mentir, et le gouvernement qui
pointe leur malhonnêteté. Dans une verve propre à eux, les trois acteurs dits de la société
civile qui prétendent représenter le président de la République, ont rejeté la faute de tout ce
débat sur Ndong Sima, quoiqu’il ne soit plus aux affaires. Dans une publication sur Facebook
l’intéressé qui accuse ces acteurs de la société civile de s’être improvisés porte-parole de la
présidence de la République, a annoncé qu’il les traduirait en justice pour fausses accusations.
Mieux, celui qui a dirigé le gouvernement de transition entre septembre 2023 et mai 2025,
regrette le lancement de cette opération qui n’a pas respecté les préalables qu’il avait
pourtant posés à l’époque au bénéfice des populations. Manifestement, le rôle trouble joué
par Georges Mpaga, Pierre Mintsa et Aminata Ondo ne passe pas, y compris auprès de leurs
camarades de la société civile comme Geoffroy Foumboula Libeka du Copil Citoyen qui
dénonce un rôle de compromission et un mélange de genre, la société civile, organisation non
gouvernementale ne pouvant, selon lui se substituer aux organes étatiques. Avec les effluves
de ce dossier de déguerpissement, peut-être assiste-t-on désormais, à une scission de la
société civile qui a soutenu la transition, au moins au nom des valeurs et de l’attitude qu’elle
devrait adopter face au gouvernement.

Leno KOLEBA

- Advertisement -spot_img

More articles

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

- Advertisement -spot_img

Latest article