Au lendemain des Accords de Paris, la classe politique gabonaise s’était accordée, eu égard à la gestion partisane des médias publics par le ministère de la Communication, de créer un organe indépendant de régulation de toutes les entités médiatiques sous sa tutelle pour garantir une certaine équité dans le traitement de l’information en période électorale, notamment.
Ainsi, le ministère de la Communication ayant la charge de la gestion de ces médias a été proprement écarté de ladite gestion en période électorale pour donner à la Haute autorité de la communication (HAC), à l’époque le Conseil national de la Communication (CNC) le soin de gérer les médias publics pour une meilleure garantie de l’équité. Ça, c’est pour ce qui est de la théorie.
Mais en pratique, fort malheureusement, à chaque consultation électorale, le constat est quasiment le même : les journalistes appelés à animer les débats dans le cadre de ces élections ne sont presque jamais à la hauteur de l’événement. Ce sont les mêmes remarques et reproches qui leur sont faits : donnant chaque fois l’impression d’être en mission de représentation du pouvoir en place quel que soit celui qui l’incarne en se mettant en situation de contradicteurs alors que leur unique rôle est de poser des questions et laisser leur interlocuteur y répondre.
Comme s’ils étaient en mission commandée pour le compte du pouvoir, ils se montrent vraiment malveillants à l’égard de tout autre candidat que celui pour qui ils ont pris fait et cause. Et cela saute aux yeux. Pas besoin pour eux de porter des masques pour cacher leur vraie nature. Dans la dernière émission vendredi dernier, face au candidat Alain Claude Bilie-By-Nze, ils n’ont fait aucun effort pour cacher leur parti pris.
Au cours de cette émission, en effet, on s’est aperçu que les journalistes affectés par la HAC n’ont pas pris la peine de s’imprégner des programmes du candidat avant de venir se livrer en spectacle pour le moins désopilant sur le plateau de la télévision nationale. L’un d’entre eux qui se distingue par une gesticulation puérile ; qui plus est adopte une attitude d’assimilé, pensant devenir un Jean-Pierre ELCabache tropical. Que dire des questions posées ? Elles ressemblaient à des questions conçues dans un salon feutré et remises aux journalistes pour être posées telles quelles. Le caractère orienté de ces questions puait à plein nez dans toute l’étendue du pays. L’objectif visé étant de mettre en difficulté leur interlocuteur présenté comme le plus redoutable des challengers de leur candidat. Le plus pitoyable, c’est la maîtrise approximative du vocabulaire et de la grammaire française relevée chez certains journalistes. Lesquels ont poussé leur limite intellectuelle jusqu’à confondre « dont » et « que » une leçon pourtant élémentaire pour quiconque revendique le statut de journaliste. Ou encore confondre « paraphraser » en lieu et place de « citer ».
A force de faire dans les mélanges des genres, cette petite journaliste confondant son rôle de journaliste à celui de débatteuse et a cru bon de contredire un ancien Premier ministre qui l’informe de ce que le Gabon achète le carburant au Togo en réplicant que le Togo n’est pas un pays producteur de pétrole. Elle ignore même que le Togo possède une raffinerie sans être forcément producteur de pétrole. Ce sont des choix économiques. Il suffisait pour elle de consulter la toile pour avoir quelques détails sur cette question pour laquelle elle a étalé son inculture. Et c’est bien là le drame !
Au fond n’eût été la présence sur le plateau de ce candidat qui a un bagout sur qui l’attention des téléspectateurs était cristallisée, cette émission aurait été un vrai flop, tellement la ribambelle de journalistes présents sur le plateau a franchi le seuil du ridicule, comme s’il s’agissait d’un concours d’incompétence. Franchement !