Esther Miracle deux ans plus tard : qu’en-est-il des prévenus ?

Deux ans après le naufrage d’Esther Miracle qui avait occasionné une quarantaine de morts et disparus, la justice n’a toujours pas pu démêler les écheveaux pour connaître les responsabilités des uns et des autres dans cette sulfureuse affaire. Toujours est-il qu’à ce jour, treize personnes sont en captivité à la prison centrale de Libreville attendant leur procès.

Cela fait deux ans jour pour jour, le samedi 9 mars dernier qu’avait eu lieu la tragédie due au naufrage du bateau « Esther Miracle » qui aurait dû s’appeler « Esther Désastre », si les propriétaires avaient été un peu plus inspirés eu égard à la catastrophe occasionnée par ce rafiot ce jour-là.
Avec à son bord plus d’une centaine de passagers, le naufrage a occasionné une quarantaine de morts et disparus après que le bateau a coulé au large de Libreville pour des raisons d’avaries avait-on appris peu de temps après auprès du bureau du procureur.
La tragédie, qui avait suscité une vive émotion au sein de l’opinion nationale et même au-delà, avait donné lieu à des arrestations des responsables de la Marine marchande accusés de négligence dans la délivrance des documents administratifs, des propriétaires et personnel navigant.
Deux ans plus tard, on ne sait toujours pas les déterminismes à l’origine de ce naufrage. Les prévenus sont toujours incarcérés à la prison centrale de Libreville (communément appelée Sans Famille) en attente de leur procès qui devrait en définitive dégager les responsabilités des uns et des autres dans cette affaire. D’autant que Brice Constant Paillat, dont la démission avait été occasionnée par cette sulfureuse affaire, avait plus de pouvoir et donc plus de responsabilités, n’est nullement inquiété par la justice au contraire de ses anciens collaborateurs qui, eux croupissent en prison.
Du côté de la justice justement, les familles des 13 personnes enfermées sont toujours en attente de la décision de la Cour de Cassation. En appel, celle-ci avait été prise, mais n’a jamais été rendue publique au dire des personnes proches du dossier. Pour quelle raison ? Personne n’ose en parler.
Comme un signe avant-coureur de la fin de la dynastie des Bongo, Esther Miracle a coulé cinq mois seulement avant le déclin des Bongo qui ont régné sur le Gabon pendant plus de 50 ans, même si, à entendre certains, la dynastie des Bongo n’est pas totalement décimée. Oligui Nguema, cousin d’Ali Bongo Ondimba, perpétue d’une certaine façon ce pouvoir qui est loin de connaître son épilogue.