Enfin les Gabonais pourront revenir à leur triste sort. La mascarade pompeusement appelée campagne référendaire s’est achevée le week-end écoulé. L’étoilé en chef a finalement obtenu son plébiscite aux allures d’allégeance généralisée.
Ce, malgré les sons de cloche discordants de quelques acteurs politiques, au passage loin d’être exempts de tous reproches. Que retenir de ce référendum ?
D’abord les habitudes et autres pratiques décriées sous le règne du “ roi paresseux”, Alain Bongo devenu par la suite Ali Bongo Ondimba, demeurent bel et bien présentes. En témoigne l’utilisation des moyens de l’Etat par le camp de l’étoilé en chef.
Les bénéficiaires de la Transition en tête desquels les membres du gouvernement dont son chef, le karatéka Raymond Ndong Sima et sa cohorte ont parcouru le Gabon avec un aéronef de la flotte présidentielle pour solliciter le vote massif du “oui”. Pendant ce temps, le camp adverse rongeait son frein. D’où la gueulante poussée par le “bouvier de Moutassou” au sortir d’une émission sur la radio nationale.
Maganga Moussavou s’est insurgé contre la coquette somme de 27 milliards accordé au camp du oui. Vrai ou faux ? Cela dénote d’une violation criante de l’orthodoxie administrative. À qui la faute?
Naturellement au général président qui n’a pas su se placer au-dessus de la mêlée en s’immisçant clairement dans ce scrutin. Ces consignes de vote, en faveur du oui, faisant foi.
Ensuite, la confusion savamment entretenue entre propagande électorale et présumé soutien au digne fils de Ngouoni. En réalité, les Gabonais ont vécu une campagne présidentielle avant l’heure. (Sic). Et comme si ce n’était pas suffisant, le pouvoir s’est tapé le luxe de s’accorder un score à la Staline.
C’est dire qu’on n’est vraiment pas sorti de l’auberge. Comme quoi : “Les mauvaises habitudes ont la vie dure”. Finalement Albert Ondo Ossa a eu tort d’avoir raison trop tôt en qualifiant le coup d’état de “révolution de palais”. Au finish, les faits lui donnent raison. À beau chasser le naturel…
Paul Ndombi