Dans un article récent publié dans une revue juridique africaine, Moïse Dann Glen Bibalou Koumba, un jeune juriste gabonais spécialisé en droit pénal, s’interroge sur une question cruciale : Comment rendre la justice plus rapide sans bafouer les droits des accusés ?
Un système judiciaire engorgé
Au Gabon, comme dans beaucoup de pays, les tribunaux sont surchargés. Résultat ? Des procès qui traînent pendant des mois, voire des années, et des prisons surpeuplées. À la Prison centrale de Libreville, conçue pour 400 détenus, près de 5 000 personnes croupissent derrière les barreaux, dont beaucoup en attente de jugement.
Face à ce problème, les autorités envisagent des procédures judiciaires simplifiées pour accélérer les verdicts. Mais est-ce une bonne solution ?

Juger plus vite, mais pas à n’importe quel prix
Moïse Bibalou Koumba, doctorant à l’Université Internationale de Libreville, analyse ces nouvelles méthodes. Parmi elles :
- La comparution sur reconnaissance de culpabilité (l’accusé avoue et est jugé rapidement).
- Le jugement par défaut (quand l’accusé ne se présente pas).
- Les enquêtes accélérées en cas de flagrant délit.
Ces procédures permettent de désengorger les tribunaux, mais le jeune juriste met en garde : « Si on va trop vite, on risque de piétiner les droits fondamentaux des personnes accusées. »
Trouver le bon équilibre
Pour Bibalou Koumba, il ne s’agit pas de rejeter en bloc ces simplifications, mais de les encadrer strictement pour éviter les abus. Il propose :
Renforcer les droits de la défense (avocats obligatoires, temps suffisant pour préparer son dossier).
Former les juges et policiers pour éviter les erreurs judiciaires.
Expérimenter ces réformes avant de les généraliser.
« Le vrai défi, c’est d’avoir une justice à la fois rapide et juste », résume-t-il.
Une voix qui compte
À seulement 27 ans, Moïse Bibalou Koumba est déjà un espoir du droit gabonais. Major de sa promotion en licence puis en master, il est aujourd’hui en thèse de doctorat. Son analyse arrive au bon moment, alors que le Gabon traverse une période de transition politique où la réforme de la justice est un enjeu majeur.
Et maintenant ?
Son article ne reste pas qu’un simple texte académique. Il ouvre un débat crucial :
🔹 Faut-il sacrifier certaines garanties judiciaires pour désengorger les prisons ?
🔹 Comment éviter que des innocents ne soient condamnés à cause de procédures trop rapides ?
Une chose est sûre : au Gabon comme ailleurs, la justice doit être à la fois efficace et équitable.
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