Oyem : Prison à vie pour les meurtriers de « Madame Mauro »

Après près de cinq ans d’attente, la justice a tranché dans l’affaire du meurtre tragique de Noëlle Zang Ondo, plus connue sous le nom de « Madame Mauro », une femme d’une soixantaine d’années, brutalement tuée dans sa maison du quartier Nkomayat, à Oyem, le 13 novembre 2020.

Ce vendredi-là, trois jeunes hommes – Simplice Allogo Allogo alias « Jésus », Juvénal Ekoua Mba alias « Zagalo » et Ludovic Biyoghé Ella alias « Ezé » – se seraient introduits dans la chambre de la victime en passant par le plafond. Ils l’auraient ensuite ligotée et bâillonnée à l’aide d’une ficelle et de ruban adhésif. Leur objectif : lui soutirer 5 000 francs CFA, le reste d’un paiement pour des travaux de nettoyage.

Le drame s’est déroulé sous les yeux de deux enfants présents dans la maison, dont une fillette de 12 ans. À la barre, elle a livré un témoignage bouleversant :

« J’ai entendu ma tante crier : Ada, ils veulent me tuer. »

Alerté par les enfants, un voisin s’est précipité pour appeler les militaires du camp d’Eyenassi. Rapidement arrivés sur les lieux, ils ont découvert la victime dans un état critique. Malgré un transfert d’urgence au Centre hospitalier régional d’Oyem, son décès a été constaté peu après.

L’enquête de la Police judiciaire a permis d’identifier et d’interpeller les trois principaux suspects. Deux autres personnes initialement arrêtées ont été relâchées, faute de preuves suffisantes.

Durant le procès, les accusés ont nié toute implication, mais les éléments réunis par l’enquête ont convaincu la Cour. Malgré les efforts de leurs avocats, Maîtres Ferdinand Abena Bidzo’o et Pierre Claver Ndong Ondo, qui ont demandé l’acquittement en invoquant le doute, les juges ont suivi les réquisitions du Procureur général Armand Goussa Landou et de Maître Bernard Paul Obame Mbeng, avocat de la famille de la victime.

Le verdict est tombé : réclusion criminelle à perpétuité pour les trois accusés.

Une décision lourde mais saluée comme juste par les proches de « Madame Mauro », qui espéraient ce moment depuis près de cinq ans. Ce jugement marque la fin d’une douloureuse attente pour la famille, et un signal fort en faveur de la justice pour les victimes de violences.