Au secours, on veut nous ramener au Moyen-âge !
Il est des gens qui doivent sans doute s’ennuyer au point de nous pondre des trucs aussi insensés et d’une suprême stupidité.
Pour marquer leur existence sur terre et meubler leurs états des services, ils consacrent l’essentiel de leur temps à torturer leurs méninges afin de secréter ce qu’ils croient bêtement être une invention fondamentale d’une grande utilité pour la bonne marche de la République.
Parmi les trouvailles les plus hallucinantes, figure, en première ligne, l’interdiction faite aux usagers d’accéder aux institutions et autres Ministères en pantalon de tissu Jean. Ledit tissu dont la texture est conçue à base de coton, si sa toile est un peu raide, ne diffère en rien aux autres étoffes faites dans les mêmes matériaux.
Quoi de plus normal que de porter un pantalon Jean, l’essentiel, n’est-ce pas qu’il soit bien coupé et débarrassé des fantaisies superflues inspirées des nouveaux créateurs de mode ? On peut comprendre que le Jean destroy soit proscrit car il ne serait pas de bon ton de le vêtir hors de son contexte social où la rectitude vestimentaire n’est pas de mise. Nous sommes bien conscients que les milieux de la grande débauche seraient bien indiqués pour ce genre d’accoutrement et inapproprié dans une institution.
Le Jean fait désormais partie de la nouvelle esthétique vestimentaire. Lointaine est l’époque où ce tissu était la marque déposée des Cowboys nègres en charge des pâturages des têtes de bétails, propriété des esclavagistes Blancs de l’Amérique raciste bien avant que l’industrie hollywoodienne, ne falsifie l’histoire en la blanchissant.
Le Jean, en effet, s’est intégré à la modernité vestimentaire, il fait désormais partie de nos habitudes de consommation. Il s’est affranchi de la vieille Amérique pour s’imposer dans l’ère du temps de la culture urbaine. Les grands de ce monde l’ont d’ailleurs intégré dans leurs gardes robe. Même la haute bourgeoisie connue pour son conservatisme ringard, l’a quand-même adoptée. Des chefs d’entreprises, les décideurs de ce monde le portent sans complexe. Pour illustration, Claude Chirac qui assurait la communication-opinion de son père, alors Maire de Paris et candidat à la présidentielle, Jacques Chirac, réussit à lui faire porter un Jean pour séduire l’électorat jeune. L’alchimie a fonctionné. Loi du zéro mort kilométrique, autrement dit, loi de proximité, l’étoilé en chef ne parade-t-il pas souvent en Jean ? Qui s’en est offusqué ?
Chez nous, il souffre encore d’aprioris réducteurs, l’œuvre, sans doute, d’une masse de tarés ayant atterri en ville par une maladive effraction et qui veut nous imposer sa conception villageoise des choses. Ses atavismes, à ses yeux, passent pour des valeurs qu’il faut imposer aux citoyens libres d’une République.
On aimerait tout de même savoir à quoi ressemble la tronche de ce savant qui a pondu une telle idiotie.
Proscrire le Jean en milieux institutionnels, franchement, en quoi le port d’un pantalon Jean est contraire à la norme vestimentaire et peut-être même irrévérencieux pour le sérieux que l’on veut donner à nos Institutions ? Quoi, préfère-t-on le grand boubou arboré chez nous par une espèce d’individus au nom d’une idéologie religieuse importée d’Orient et du Moyen-Orient ?
Je ne veux pas débattre ici sur des choix portant sur les canons esthétiques issus des cultures de chaque peuple. Je tente simplement de comprendre cette place de choix réservée à ce boubou porté même par certains chefs d’Etats lors des cérémonies hautement solennelles. On peut le comprendre s’il s’agissait de dirigeants des califats islamiques.
Lorsque le Président d’un pays non islamique se noie dans cet accoutrement grotesque, pour représenter son pays à l’étranger lors de visites officielles, personne ne trouve à redire, même pas les gardiens du temple de la société bien pensante. Ceux qui inspirent ce genre de saloperie, voudraient sans doute nous replonger dans la société traditionnelle où les grandes parures étaient faites à base de raphia. Pourquoi ne pas décréter carrément le port obligatoire du raphia en milieu institutionnel et en faire la tenue officielle en territoire gabonais ? Un peu comme dans l’ex- Zaïre du dictateur durable et sanguinaire Mobutu qui, au nom de sa philosophie de ‘’l’authenticité’’, avait fait de ce qu’il appelait ‘’l’ABACOST’’, à bas le costume, la tenue officielle, interdisant par la même occasion le port de la cravate.
Dans ma vie antérieure de Journaliste-Reporter, je me suis retrouvé au bureau du Président Albert Bernard Bongo, au 1er étage du Bord de mer avec un confrère (Stephen Smith du journal français le Monde) dont la tenue (pantalon Jean, basket aux pieds et arborant un Paulo de couleur jaune) laissait entrevoir clairement le peu de considération que ces gens-là ont pour nos institutions en Afrique. S’il vous plaît, cela n’a pas écorché le sens élevé du politiquement correct a nous exigé par quelques petits nègres colonisés qui se plient en quatre devant le maître Blanc. Pôvre Afrique !
Le port du pantalon interdit chez les femmes en milieux institutionnels, est semble-t-il, désormais, toléré…