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Libreville
19 mai 2025

Le Maquis intellectuel de Timothée Mémey

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Ce pays est-il vraiment sérieux ?

Cette chronique est une sorte de fourretout, un patchwork qui vous emmène dans les méandres des milieux hospitaliers. Depuis qu’un lanceur d’alerte a posté une vidéo montrant l’hôpital général plongé dans le noir, puis mis aux arrêts, on assiste à un torrent d’indignations dans les médias.
Le lanceur d’alerte Novelas Overmax a été injustement embastillé parce qu’il a eu le réflexe conscient de constater le désagrément et d’en parler dans son poste sur les réseaux sociaux.
Qui ne sait pas que de nombreux patients sous respiration assistée meurent en salle de réanimation faute d’oxygène lorsque surviennent ces coupures de courant ? Ils sont combien de groupes électrogènes, dans nos établissements hospitaliers, à prendre promptement le relais lorsqu’arrive une coupure de courant ?
‘’Il suffit seulement de deux minutes sans oxygène pour que le malade rende l’âme’’. Reconnait une source autorisée proche des milieux sanitaires. Pourquoi donc cet excès de zèle au point de jeter en prison un lanceur d’alertes citoyen et dont le prétexte qui l’emmène derrière les barreaux est le ‘’trouble à l’ordre public’’ ainsi que le qualifie l’article 93 du code pénal ? En quoi ce poste sur la toile est un élément constitutif du délit de trouble à l’ordre public ?
Tous ceux qui ont vécu cette coupure et l’ont constaté, s’exposent-ils aussi à une répression pénale? M’enfin, est-ce que ce pays est sérieux ?!

Mort en mode VIP
‘’Mort des suites d’une affection médicale à la polyclinique El Rapha, mort d’un accident vasculaire cérébral (AVC) à la polyclinique du Dr Chambrier, mort à Paris en France d’une courte maladie, mort des suites d’une complication médicale à l’hôpital des Instructions des Armées… ’’, lit-on souvent ce genre de trucs dans la rubrique nécrologie du quotidien progouvernemental L’Union.
Jamais mort dans la clinique Mbazogo d’Atsubitsos.
Si le parent rend l’âme dans une clinique huppée, on s’empressera de l’annoncer et d’en faire large diffusion. Mais lorsque l’irréparable survient dans une clinique quelconque, on annoncera simplement la mort du parent sans en préciser le lieu.
Le message à décrypter, est celui-ci : ‘’on a mis tous les grands moyens en notre possession ; on a placé le parent dans des grandes cliniques du pays et non dans de petites de quartier sous intégrés, le destin en a décidé autrement’’ …!
En filigrane, on comprend bien qu’il s’agit là d’un petit complexe de nouveaux riches exprimé via ces petites annonces nécrologiques.


Les pratiques de nos petites cliniques de quartier
Quand un cas se complique et présage une fin fatale dans nos petites cliniques des mapanes, on transfère vite le patient vers des structures sanitaires publiques où sa mort sera déclarée.
D’où la mauvaise réputation dont jouissent certaines structures publiques à l’évocation desquelles on n’est pas tenté d’y faire hospitaliser son parent.
Une dame septuagénaire, fait une chute, et en sort avec une clavicule endommagée. Elle est conduite dans une clinique située dans le troisième arrondissement. Là-bas, elle est charcutée par quelques chirurgiens à l’expertise douteuse. La situation devient ingérable ; son pronostic vital est gravement engagé. Elle est transférée à l’hôpital des Instruction des Armées où elle rendra finalement l’âme.
Autre exemple : un officier général actuellement en service et dont le fils se torture de douleurs atroces à la zone dite abdominale, emmène son rejeton dans une structure de la place. Il est soumis à une cargaison d’examens, y compris le scanner, afin d’établir le diagnostic. Mais les examens donnent négatifs ; RAS. Le rejeton ne cesse de dire à son père ‘’je vais mourir, je n’en peux plus’’. C’est en ce moment que l’officier général, constatant que les médecins tournaient en rond, décide finalement d’emmener son fils dans une autre structure sanitaire non sans signer une décharge. Les médecins reprennent le protocole d’examens, le père exige que le ventre soit ouvert, il prend ses responsabilités qu’advienne que pourra. Le ventre est ouvert et lorsque les chirurgiens glissent les mains dans les viscères du patient, c’est là qu’ils découvrent qu’il s’agit d’une appendicite prête à exploser. Et c’est ainsi que le jeune homme a été sauvé.


Détournement des patients
Amer constat de voir des patients à l’article de la mort être évacués dans des structures hospitalières douteuses, qui ne répondent pas aux normes sanitaires.
Il n’est pas rare que le patient, avant d’être hospitalisé à l’hôpital spécialisé de Nkembo, une structure de référence pour des malades infectés et Co-infectés (VIH-tuberculose) soient d’abord envoyés vers ces petites cliniques de quartier avant d’être pris en charge par cette structure de renom. Le patient est en fait détourné puis conduit vers leurs structures privées.
Un parent de malade s’est vu détrousser une importante somme dans l’une de ces structures de quartiers avant que son enfant soit admis à l’hôpital spécialisé de Nkembo, au motif que le patient doit d’abord être stabilisé avant d’être hospitalisé à Nkembo, une structure pourtant spécialisée en matière d’infectiologie. Une vraie arnaque organisée !
Cela me rappelle ces praticiens qui vous établissent une ordonnance et vous conseillent de vous diriger vers une officine dans laquelle ils ont des rétro-commissions.
Et que dit la Direction général d’inspection ?
Les dés seraient-ils pipés en amont ? Je m’interroge simplement!

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