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Libreville
11 juillet 2025

Le Maquis intellectuel de Timothée Mémey

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Il faut tout casser pour tout reconstruire
La casse des habitations du quartier Plaine Orety dans le premier arrondissement de Libreville, est-ce le coup d’envoi d’une vaste opération d’urbanisation qui doit toucher non seulement la capitale gabonaise mais aussi les autres bourgades appelées abusivement villes, mais qui, en réalité, sont des bidonvilles, des ghettos des temps modernes, de habitations de fortune, voire des favelas tel qu’on en dénombre dans les pays d’Amérique latine tel le Brésil?

Hormis quelques îlots de bâtisses répondant aux normes architecturales urbaines, tout le Gabon est un maquis à détruire afin de tout reconstruire. Le Gabon est un vaste champ sur lequel on a construit dans un désordre parfait qui fait fi d’un quelconque schéma directeur d’urbanisation ; un campement en somme qui nous renvoie à une culture du provisoire héritée des colons français qui avaient fait des espaces sous leur captivité, des comptoirs, un maillon de leur stratégie de prédation massive.

Dans l’une de mes précédentes chroniques, je trouvais marrant le projet d’un Libreville 2, puisque l’existant étant une superposition catastrophique complexe d’habitations spontanées qui n’a rien d’une ville, Libreville 2 me semble d’une stupidité maladive. Les experts en géographie urbaine et autres paysagistes en conviennent.

Même la capitale dite économique Port-Gentil et celle de la province de la Nyanga Tchibanga où est siphonné l’or noir dont la contribution à la croissance du PIB plafonne à 7,9%, sombrent dans un chaos désolant.

La capitale économique est une lamentable confusion d’habitations précaires sous lesquelles, telles des galeries souterraines, voire des autoroutes souterraines, traversent des pipelines hors d’usage dont ne s’encombrent pas les majors tels Perenco et Addax qui chient royalement sur la menace environnementale.

En tout cas, à coup de corruption passive ou active, les organismes indépendants de contrôle ou du ministère des hydrocarbures baignent comme dans une sorte de connivence coupable. Seuls comptent, pour ces compagnies pétrolières, les énormes profits engrangés. Et dire que ces multinationales ont des directions d’hygiène, sécurité et environnement, franchement, à dire vrai, j’enrage devant ces têtes à clac qui dirigent ces sociétés!

Dans cette campagne de cassage des bidonvilles, aucun quartiers sous intégré ne doit y échapper.

Après plus d’un demi-siècle d’exploitation de bois et de pétrole, le Gabon demeure un pays au brouillon qu’il faut mettre au propre et cela sans délai. Et cela passe par des mesures courageuses, fortes et sans concession, en mettant de côté la fibre émotionnelle, ethnique ou régionaliste. Mais il faut, avant de tout raser, un plan de relogement et une politique d’implantation des populations impactées. L’Etat doit trouver des sites de relogements et les viabiliser.

Celui qu’on appelait le chérif, Lubin Martial Ntoutoum, ancien maire de Libreville, dans les années 80, avait délogé les habitants d’une partie du quartier Cocotier dans le premier arrondissement de Libreville. Ces populations dédommagées, avaient été implantées dans un site, précisément au PK8. Cela n’avait pas soulevé des vagues d’indignations.

Pour paraphraser le petit influenceur gabonais, tout, en fait, est à refaire. Tout est à casser !
Il faut corriger les erreurs héritées des Bongo, de parfaits villageois, sans vision aucune, qui pensaient que le pays était leur propriété privée et qu’ils pouvaient le transformer en un objet ludique pour assouvir leurs fantasmes de vieux narcissiques compulsifs!

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