Ceux qui avaient parié sur la mort certaine du PDG au lendemain du putsch organisé le 30 août 2023 par une horde d’étoilés sous les ordres du général de Brigade Brice Clotaire Olingui Nguema, aidé en cela par Paris à la manivelle, et qui ont même voulu organiser ses obsèques, doivent surement déchanter. Le samedi 12 octobre dernier, au palais des sports, il a courageusement organisé son entrée politique, cela en dépit des effets funestes de sa déchéance dont les militants éprouvent un mal de chien à faire le deuil.
Des retrouvailles entre ‘’camarades du parti’’ qui entendaient marquer leur présence sur la scène politique nationale en vue des échéances à venir, étaient très nourris de ferveur militante des grands jours, comme au temps de sa magnificence sous l’ère des Bongo.
Le samedi prochain, les militants de l’intérieur du pays prendront le relais.
Malgré toute cette mobilisation de nostalgiques des grands moments du PDG, ce parti aura du mal à redorer son blason et séduire grand monde. Surtout que son image s’est gravement écornée après plus d’un demi-siècle à la tête du pays et dont les résultats en termes de développement, sont nuls sur toute la ligne. A moins que le putschiste en chef passe un deal avec les pédégistes qui vont lui servir sur un plateau doré cette plateforme politique afin qu’elle lui serve de marches-pieds afin d’atteindre ses ambitions hautement pouvoiristes. Sinon, le PDG est voué à sa perte, en dépit de toutes les gesticulations de son 1er Vice-Président Paul Bikélé Mba, oh pardon, Paul Biyoghé Mba, l’un des rares fossiles à croire encore à la survie, voire à la vitalité durable d’un tel parti qui a tenu ce pays en captivité durant 55 ans.
Si Brice Clotaire Oligui Nguema crée son propre parti en vue d’un attelage politique dont il aura forcément besoin en cas de candidature à la prochaine présidentielle, ce serait, sans conteste, le coup de grâce du PDG.
En fait, à vrai dire, les militants s’encartaient au PDG moins par conviction idéologique. Ils s’y laissaient enrôler par pur opportunisme puisque ce parti était une sorte de parti-Etat, donc, un Etat dans un Etat. Vous êtes en quête d’emplois, d’un poste, d’argent pour réaliser vos rêves, le PDG était l’endroit idéal dont les pouvoirs étaient au-dessus de ceux de l’Etat. « Le PDG c’est une banque », caricaturaient, à juste titre, de nombreux observateurs avertis. C’est tout dire… !
Et le PDG l’a si bien compris, sa motion de soutien au Comité de transition pour la restauration des institutions (CTRI), lors de son entrée politique, n’est qu’un lamentable appel du pied, une déculottée devant les nouveaux maîtres du pays. Au CTRI d’en décrypter les dessous de cette démarche boiteuse qui ressemble, à si méprendre, à une capitulation.
Mais une chose est sûre : les tensions, les querelles de chiffonniers observées au sein de la hiérarchie de cette formation politique ayant précédé cette rentrée politique qualifiée de ‘‘congrès de la relance’’, sonnent comme un signe avant-coureur d’une probable explosion qui va réduire ce parti en lambeau. Même si son Secrétaire génal, Angélique Ngoma, drapée dans un optimisme béat et d’une étonnante crédulité, qui s’est gargarisée des nouvelles adhésions supposées qu’elle estime à 1500, affirme crânement que le « PDG ne mourra pas ». Mais ce qu’elle semble avoir oublié, c’est que le PDG n’est plus cette banque qui puisait ses fonds pour entretenir son cheptels de militants directement dans les caisses de l’Etat. Le robinet qui servait de pompe à sous pour financer ses activités n’étant plus d’actualité, on voit mal comment ce parti, dont les militants n’ont pas la culture des cotisations, va continuer à distribuer les 5000 FCFA, accompagnés d’une canette de bière et d’un sandwiche aux ‘’bougeuses de fesses’’.
Pascal-Laurent
