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Libreville
17 avril 2025

           L’incroyable culte de la personnalité

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‘’Le général de brigade, le Général-Président, Président de la République, chef de l’Etat, Président de la Transition, Chef suprême des armées, garant des institutions, Brice Clotaire Oligui Ngema’’. C’est autant d’incongruités déversées chaque jour dans les médias publics par certains confrères, aux relents carriéristes qui caressent le nouveau maître des lieux dans le sens du poil avec, en filigrane, l’idée qu’ils finiront un jour ministres ou Directeurs généraux quelque part. Toutes ces fonctions égrenées dans un désordre parfait, auraient pu être espacées plutôt que de tout déverser en tir groupé. Ce n’est pas parce qu’on aura dit : ‘’le Général-Président’’, qu’il sera moins Président de la République ou chef de l’Etat ou chef suprême des armées. Etaler tout le package des fonctions du président fait désordre. Les chefs des desks auraient pu recadrer tout cela afin d’éviter de telles scories propres aux médias publics de certains pays à régime totalitaire sous les tropiques où le culte de la  personnalité est un dogme inviolable sous peine d’apostasie.

Cela est sans doute l’héritage d’un passé lointain où les vétérans de notre métier se voyaient caporaliser par un sinistre personnage qui se faisait passer pour le gardien du  Temple du manifeste idéologique PDG. Le grand manitou confondait lourdement l’idéologie PDG avec les articles de presse. Investi d’un pouvoir presque divin, alors puissant Ministre de l’Information, et fort de sa filiation avec le monarque Albert Bernard Bongo, devenu plus tard le mollah Omar, avait l’outrecuidance de passer le stylo rouge sur des papiers de presse. Des pans entiers qui n’étaient pas à son goût, ou du moins au goût de ses intérêts,  étaient simplement gommés au point de déstructurer le papier qui perdait ainsi sa saveur et son fil de soie.

Le type qui, aujourd’hui, passe pour monsieur-propre et qui est accusé par ses supporters d’être opposant de qui ou de quoi, se permettait même d’insulter les journalistes à cause de ce qu’il considérait comme une faute lourde.   « Le locataire du bord de mer », cette phrase simple, prononcée à l’antenne, vous valait une décharge atomique avec dégâts collatéraux. Elvis Dianga Manfoumbi qui n’est plus de ce monde, alors journaliste à Africa N°1, du fond de sa tombe, en sait quelque chose.

Ghoze Lucifera

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