A l’approche de l’élection présidentielle prévue le 12 avril
prochain, cette question est au centre des discussions de comptoirs et même dans les chaumières. Chacun y va de son petit commentaire.
Certains pensent que le Général-Président, qui doit assurer ses arrières, va garnir ses épaulettes d’étoiles avant de se débarrasser de son treillis pour la course à la présidentielle, puisqu’il est dit qu’aucun militaire ne doit se présenter à une quelconque élection. La parade pour Oligui Nguema, afin de contourner cette mesure, serait de rendre son tablier et se présenter en civile. Puisque ses charges militaires et la fonction de Président de la République ne sont pas compatibles.
Pour d’autres, l’homme qui s’inspire du Général De Gaule qui est resté général de division jusqu’à sa mort, va suivre l’exemple de son idole à qui il voue un culte au point même de le citer dans ses discours.
Au Burkina Faso, Ibrahim Traoré a gardé son grade de capitaine, sans doute en mémoire de Thomas Sankara qui, tout au long de son magistère, en digne révolutionnaire, avait conservé son galon de capitaine.
Mouammar Kadhafi est resté colonel jusqu’à son assassinat par des barbouzes françaises opérant sous la casquette d’une force complotiste coalisée. Il incarne à ce jour, le symbole de la révolution africaine.
On se demande bien si le Putschiste-Président peut suivre un tel sillon tracé par ces vaillants prédécesseurs qui ne voulaient pas faire un grand écart ridicule pour atteindre les derniers sommets de la hiérarchie militaire.
Certains putschistes n’hésitent pas à porter, à leur convenance, le galon de général ou de maréchal.
Au Tchad, par exemple, Mahamat Idris Deby Itno s’est bombardé le grade de Maréchal. Ce spectaculaire bond, soutiennent certains tchadiens, est soi-disant une reconnaissance pour sa bravoure dans la traque du groupe djihadiste nigérian Boko haram.
Autre exemple à inscrire dans le chapitre des curiosités africaines : le colonel malien Assimi Ngoïtta, à peine arrivé au pouvoir, est promu général 5 étoiles.
En Guinée Conakry, même scénario. Le colonel Doumbia porte désormais le grade de général 5 étoiles. A croire des généraux d’opérette. Sans doute inspirés par des individus qui ont régné en Afrique notamment dans l’ancien Zaïre du Maréchal Mobutu et en Centre-Afrique où le monarque Jean-Bedel Bokassa portait désormais le grade de maréchal avant d’être évincé lorsqu’il devint Empereur de pacotille.
Oligui Nguema, c’est désormais un secret de polichinelle sur sa candidature ou non à cette élection, en décidant d’être de la couse, sur quel sédiment politique compte-t-il s’appuyer ? L’homme n’a aucune base électorale. Compte-t-il sur le PDG qui, pour sauver la face, pourrait présenter un guignol à cette élection, mais qu’en réalité son candidat, sans l’ombre d’un doute, sera Oligui Nguema ? Et même là le Parti Démocratique Gabonais (PDG) a toutes les raisons de ne pas être de la course en raison des tensions qui le fracturent en deux camps antagonistes : les légalistes qui ont pour tête de fil Ali Akbar Onanga Yobegué et les hors la loi incarnés par Blaise Louembé.
Oligui Nguema va-t-il porter ses étoiles à 5?
