mercredi, novembre 19, 2025
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La dignité humaine fout le camp ! Un communiqué à la fois glacial et révoltant !


32 corps abandonnés par des parents depuis des mois à la morgue de SAAF sont au point d’être enterrés à titre d’indigent, en témoigne le communiqué de la direction générale des pompes funèbres SAAF ‘’la Colombe’’ publié dans le journal L’Union de vendredi dernier.
32 corps au total dont 1 Béninois, 6 Camerounais, 1 Ivoirien, 2 Congolais, 4 Equato-guinéens, 1 nigérian, 13 Gabonais, 1 togolais et 3 autres corps aux nationalités inconnues.
La Direction de SAAF n’a pas précisé comment ces dépouilles seront-elles ensevelies, est-ce dans une fosse commune ou séparément ?
Parents démunis face à une équation insoluble
De nombreuses familles ne peuvent dignement enterrer leurs morts, les moyens faisant défaut. Pour mettre en terre un corps de nos jours vous soumet à un coût hors de portée. Face à ces coûts prohibitifs, les parents du disparu n’ont d’autres choix que d’abandonner les dépouilles dans des morgues parce que ne pouvant supporter les tarifs imposés par l’industrie funéraire.
Le cercueil le moins cher est dans la fourchette entre 200 et 300 milles FCFA. L’inhumation est payante, sans oublier le caveau où séjournera le mort pour l’éternité ; le corbillard n’est pas gratuit, il a aussi un coût plafonné selon la distance du lieu où sera enterré le mort ; bref, enterrer dans des conditions optimales est une véritable gageure pour de nombreuses familles démunies pour qui l’abandon des corps dans les morgues des pompes funèbres apparait comme la seule alternative qui s’offre à elles.

Comment ne pas abandonner dans une morgue un parent lorsque l’industrie funéraire gonfle les coûts de mise en bière dans l’optique d’augmenter les marges bénéficiaires ? Il est vrai que les mairies et autres conseils départementaux, à la demande des parents, fournissent des cercueils, mais le reste des charges incombe aux parents. L’hôtel de ville et toutes les mairies que compte le Gabon ont une ligne budgétaire pour faire face à ces genres de situations. A ce qu’il semble, les budgets seraient détournés à d’autres fins. Et que dire du service du Patrimoine ou du Ministère des Affaires sociales qui doivent aussi mettre la main à poche?
C’est à croire que la dignité humaine est en train de foutre le camp !

Retour à nos techniques traditionnelles de mise en bière.
Nos ancêtres baignaient le mort avant ‘’l’embaumage’’ qui consistait à introduire, dans tous les orifices, du tabac en feuilles séchées. On pouvait veiller le corps pendant plusieurs jours sans qu’il n’amorce la phase de putréfaction.
Enveloppé dans un linceul, le mort était enterré dans la plus grande sobriété.
Les communautés étrangères et leurs morts

Il est parfois bon d’adhérer à des associations communautaires genre des tontines qui font dans le social en cas de détresse d’un des membres.
Les adhérents sur fonds propres, rapatrient les corps, financent la mise en bière.
Les tontines ne sont pas que des épargnes, elles sont aussi un levier social de développement et d’entraide communautaires.
Les corps des ressortissants étrangers abandonnés dans les morgues de SAAF, sont ceux de ceux qui vivaient en territoire gabonais en totale autarcie. « S’ils étaient dans nos associations, la solidarité patriotique aurait agi ». Nous apprend une ouest-africaine qui estime que les différentes chancelleries auraient pu assurer la prise en charge puisqu’il y a des fonds issus des cartes consulaires et des visas, à quoi servent-ils ?, s’interroge la dame.
Ghoze Lucifera

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