L’analyse claire, réfléchie et dépouillée d’Anne Marie DWORACZEK BENGONE sur l’état de la situation politique actuelle au Gabon. En accord avec le proverbe « les mêmes causes produisent les mêmes effets », nous vous invitons à prendre connaissance du contenu de son analyse.
Le 20 décembre 2014 resurgit dans ma mémoire.
L’hôtel Marriott des Champs-Élysées accueillait en grande pompe l’installation en France de l’association « Renaissance » de Yves Fernand Manfoumbi, homme fort auprès du président Ali Bongo Ondimba. Lionel Etoughe et ses amis orchestraient l’événement. Des Gabonais avaient été recrutés contre rémunération pour y assister. Une rixe éclatera dans le parking pour un différend d’argent.
Ce même 20 décembre 2014, des Gabonais manifestaient pour la démocratie et l’État de droit au Gabon. Les forces de l’ordre intervinrent. Bilan : la mort de Bruno Mboulou Béka. Marc Ona Essangui et Bertrand Zibi Abeghe sont toujours vivants.
Onze ans plus tard, le 5 octobre 2025 à Paris, le parti politique créé par Brice Clotaire Oligui organise une réception dans un hôtel de luxe pour célébrer sa victoire, alors que les élections ne sont pas achevées.
Au même moment au Gabon, la population, les forces politiques et la société civile dénoncent massivement les fraudes et irrégularités des élections couplées du 27 septembre 2025.
Dans les deux cas, les proches du pouvoir agissent comme si la souffrance du pays ne les concernait pas.
Deux Gabon
L’un, protégé par le parapluie présidentiel, poursuit sa route dans l’opulence, les fêtes à coup de millions de francs CFA et d’insouciance.
L’autre, sans défense, la grande majorité, crie sa douleur dans l’indifférence, les moqueries et les insultes.
Ce cocktail explosif entre ceux qui festoient, imperturbables face au dévoiement du pays, et ceux qui dénoncent la mauvaise gouvernance et les dérives autoritaires, a déjà produit ses effets une première fois : le coup d’État du 30 août 2023.
Ali Bongo Ondimba et son épouse Sylvia Bongo avaient eux aussi leurs cortèges de flatteurs, leurs fêtes somptueuses, leurs certitudes de puissance. Pourtant, lorsque la chute est venue, brutale et définitive, aucun de ces adulateurs ne s’est souvenu des bienfaits reçus. Aucun n’est resté à leurs côtés.
La force du pouvoir et de l’argent aveugle.
L’indifférence face aux cris du peuple nourrit les ruptures et les ressentiments. L’histoire se répète pour ceux qui refusent d’écouter.
« Attention !«
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