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AccueilPolitiqueL’Afrique des curiosités : l’immortel Paul

L’Afrique des curiosités : l’immortel Paul

On attend impatiemment la proclamation officielle de la victoire de Popol qui va exercer un 8e mandat à la tête du Cameroun, qui semble être sa ‘’propriété privée’’.

Tous les oracles consultés le donne vainqueur à cette présidentielle organisée le 12 octobre dernier.

Le nordiste Issa Tchiroma Bakary du Front pour le salut du Cameroun, qui a eu le culot de déclarer publiquement sa victoire, sera embastillé. Il n’y a pas le moindre doute. Car poser un tel acte au Cameroun est un affront vis-à-vis du citoyen Paul Biya.

A 92 ans, Paul, à la vitalité étonnante, a encore de l’énergie à revendre. Il est donc apte à diriger le Cameroun, qu’il entend propulser sur les cimes du développement. Le Cameroun pourrait même compter parmi les pays du BRICS. L’homme fait donc partie des reliques à préserver précieusement ; et même à conserver dans un coffre-fort.

C’est pourquoi il est formellement interdit d’émettre des commentaires sur son état de santé, sous peine de fatwa judiciaire. Une bizarrerie dont on s’accommode en plein 21e siècle. Et dire que toutes les constitutions calquées sur le modèle français garantissent aux citoyens la libre expression que l’on peut même greffer aux Droits fondamentaux de l’Homme, est déroutant.

« Le Cameroun, qui fait désormais exception, opère là un net recul qui met en péril l’édifice démocratique ». Analysent certains politologues qui cernent sans doute mal le mystère complexe du phénomène Biya et son ‘’hyper-présidentialitée’’ héritée de Dieu.

« En plus d’élections truquées et de la traque d’opposants embastillés à l’issue de procès sommaires, le Cameroun ajoute à son triste palmarès le musellement des citoyens. On se croirait dans un khalifat islamique où le monarque ne doit jamais être critiqué par ses sujets sous peine de mort », renchérissent les analystes qui sont carrément à côté de la plaque. Le Cameroun est un modèle de démocratie en Afrique ; dire le contraire relève de la mauvaise foi.

La santé de Paul Biya enflamme la toile. On peut y lire des commentaires excessifs concernant l’état de santé de ce président à vie.

Les autorités camerounaises ne communiquent pas sur sa santé et qui, depuis toujours, relève du tabou. C’est une erreur de leur part.

Les Camerounais savent, et ce n’est un secret pour personne, que la santé de leur Président, du fait du poids de l’âge (92 ans), est chancelante. D’où les folles rumeurs ayant inondé les réseaux sociaux ces derniers mois.

Ses nombreuses excursions en Suisse pour des check-up et qui durent des mois, les Camerounais ne sont jamais informés. Ils apprennent, un beau matin, que le dictateur durable a regagné sa ‘’propriété privée’’ qu’est le Cameroun.

Lui-même, en 2004, n’avait-il pas fait une prophétie devant les médias: « ceux qui tiennent à mes funérailles, je leur donne rendez-vous en 2024 ». Nous sommes déjà en 2025, vingt et un ans après, la prophétie ne s’est pas réalisée. C’est à croire que l’homme a rechargé ses batteries pour booster l’énergie dont il avait besoin pour la présidentielle du 12 octobre 2025 à laquelle il a pris part.

Lorsque, justement, il avait disparu des radars en 2024, les Camerounais avaient, sans doute, pensé qu’enfin la prophétie s’est réalisée. Et les blogueurs camerounais d’ironiser, « puisque c’est lui-même qui nous a donné rendez-vous en 2024 », les Camerounais étaient donc en droit de décréter sa mort.

Paul Biya, qui a fait plus de quatre décennies au pouvoir, fait partie des fossiles politiques encore en activité. Atteint d’une addiction du pouvoir, il était candidat à sa propre succession pour un 8e mandat à la tête du pays.

L’Afrique a vraiment la chance d’avoir de telles curiosités !

Elisia Reclus

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