Entre omission, erreur d’écritures, manipulations hasardeuses des fichiers des candidatures aux élections couplées législatives et locales prévues le 27 septembre prochain au Gabon, le Ministère de l’Intérieur en charge d’organiser ces échéances électorales se retrouve quelque peu confondu dans ses façons de faire qui nous rappellent tristement les pratiques sombres du pouvoir des Bongo où malice, manoeuvres sordides et fourberie étaient érigées en art national.
La sortie spectaculaire, la semaine dernière, devant le siège de l’institution de la jeune candidate Haresse Kengue qui a vu sa candidature recaler pour des raisons jusqu’ici inconnues, suscite des questionnements en même temps que des doutes prudents. Comment une candidature dument déposée et enregistrée dans les fichiers de ce ministère peut soudainement disparaître sans laisser la moindre trace ?
Si la jeune candidate ne s’était pas donnée en spectacle, ajouté à cela la grogne et réclamations d’autres recalés, le ministère de l’Intérieur ne se serait jamais ravisé face à ses erreurs que d’aucuns qualifient de stratégiques voir planifiées !
De deux choses l’une : soit cette administration travaille dans un total bordel, soit on a affaire à des amateurs qui peinent à reconnaitre leurs limites.
D’aucuns y voient derrière ces recalages qui ont touché plusieurs candidats avant qu’ils ne soient repêchés sur fond de grogne et autres réclamations, la main noire de certains réfractaires au changement, des nostalgiques de l’ère des Bongo qui veulent à tout prix réinstaurer l’ordre ancien.
Des citoyens jouissant de leurs droits civiques allaient être privés de leurs droits au vote, une entorse aux acquis démocratiques par la faute de quelques individus incompétents qui salissent l’image de toute une administration.
D’où le prompt rappel à l’ordre du Président Brice Clotaire Oligui Nguema dans un communiqué signé de sa main pour, sans doute, donner une forte tonalité à cette mise en garde en direction des individus qui ont un mal fou à s’affranchir d’anciennes méthodes ayant plombé notre démocratie durant plus de quatre décennies.
Il ne reste plus qu’une chose à faire. Pour que cela serve aux indélicats, le Président Brice Clotaire Oligui Nguema doit prendre des mesures punitives exemplaires : des têtes doivent tomber dont celle du premier responsable de cette administration.
Laure-Patricia Manevy
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