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AccueilPolitiqueLégislatives et locales 2025 : Victoire de l’UDB, victoire du PDG

Législatives et locales 2025 : Victoire de l’UDB, victoire du PDG

Au terme des élections législatives et locales du 27 septembre dernier, la victoire en raz-de-marée de l’UDB, l’Union démocratique des bâtisseurs fait de ce parti au pouvoir, nouvellement créé, la première formation politique au Gabon. Mais derrière cette victoire trompe-l’œil, il y a l’ombre du PDG, le parti démocratique gabonais qui, malgré l’éviction d’Ali Bongo en 2023, limite la casse en se maintenant en deuxième position.

A elle seule, l’Union démocratique des bâtisseurs rafle près de 110 sièges sur les 145 que compte l’Assemblée nationale gabonaise, si on y ajoute les sièges remportés par le biais des tickets communs avec le parti démocratique gabonais ou d’autres formations politiques comme le Rassemblement pour la patrie et la modernité d’Alexandre Barro Chambrier ou l’Union nationale de Paulette Missambo. Le PDG, l’ex-parti au pouvoir pendant plus d’un demi-siècle, arrive en deuxième position avec une vingtaine d’élus, si l’on y inclut, là aussi, ces tickets communs avec l’UDB.

Mais à y regarder de très près, cette razzia de l’UDB est pour l’essentiel due à une logique de calcul politicien : sa proximité avec le PDG new look, du moins le PDG qui se dit désormais dans L’R du temps. Un slogan subtil pour ne pas perdre le pouvoir, tout en restant proche du président Brice Clotaire Oligui Nguema. Et c’est au nom de cette camaradérie électorale que le parti démocratique gabonais qui avait initialement attaqué plusieurs candidatures de ses militants transfuges à l’Union démocratique des bâtisseurs, s’était finalement ravisé quelques jours seulement avant le scrutin, conscient des conséquences en chaîne qu’une telle procédure judiciaire aurait pu générer. Ce qui aurait entraîné la disqualification de nombreux candidats UDB dont la procédure de démission au PDG n’avait pas été achevée.

Une victoire en trompe-l’oeil ?

En allant aux deux élections avec plus de 90% des candidats recyclés du parti démocratique gabonais, le parti honni et présenté comme le responsable de la misère du Gabon, et dont le dialogue national de 2024 à Angondje avait réclamé la dissolution, l’Union démocratique des bâtisseurs, conscient de son inexpérimentation a voulu s’appuyer sur l’ancrage et le maillage territorial d’un PDG tout puissant même défait. Sauf que cette accointance flagrante qu’il a lui-même scellé avec le “diable” vient en quelque sorte remettre en cause la virginité et la crédibilité d’UDB dont le dogme fondamental est de restaurer la crédibilité des instances dirigeantes du pays. A en juger par la philosophie de son fondateur, Brice Clotaire Oligui Nguema.

Victoire arrangée ?

Et l’accointance est telle que les principaux sièges en ballotages, où la menace d’humiliation des figures emblématiques du PDG étaient bien réelle, ont dû, selon certaines sources, faire l’objet d’un compromis entre l’UDB et le PDG. C’est le cas à Mayumba, où certaines sources affirmaient avec instance que la candidate UDB s’était désistée au profit d’Angélique Ngoma, sécrétaire générale du parti démocratique gabonais. Une sorte de retour d’ascenseur, après qu’Yves Fernand Manfoumbi s’est lui refusé d’entamer de recours contre la victoire de Mays Mouissi, secrétaire général de l’UDB à Ndéndé dans la Dola. C’est le cas notamment pour les autres barrons du PDG qui étaient face aux candidats UDB au second tour comme l’actuel président de l’Assemblée nationale, Jean François Ndongo, ou encore du président du PDG, Blaise Loumbet. Sauf que par delà ces compromissions politiques, la victoire de l’UDB qui aurait pu incarner le renouveau, victoire largement acquise grâce aux transfuges du PDG accros à la mangeoire, semble quelque peu entachée comme un gros leurre, une désillusion monumentale pour de nombreux Gabonais naïfs qui n’avaient pas flairé le danger. Car, la 14e législature qui s’apprête à se mettre en place n’aura pas une cohorte de nouveaux venus, mais une majorité UDB factice parce que essentiellement composée d’anciens députés PDG qui n’ont fait que changer de vestes. Ce qui fait dire à certains que cette victoire du parti présidentiel est en réalité celle d’un PDG réincarné.

Leno Koleba

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