Absences de bulletins de vote des opposants au PDG et de l’UDB, bourrages d’urnes à la veille de l’élection, représentants des partis politiques pris en flagrant délit de signature des bulletins de vote un jour avant le vote et obligation faite aux populations par les responsables des bureaux, de voter pour le PDG et l’UDB. Des griefs qui suscitent des interrogations sur la vérité démocratique tant vantée dans les hautes sphères de la République.
Sur les réseaux sociaux, l’on y découvre des populations en furry dénonçant, à travers des vidéos, des fraudes ou des soupçons de fraudes dans plusieurs bureaux de votes à travers le pays. Au cœur de cette épouvante, deux partis politiques sont pointés du doigt. Le PDG et dans une moindre mesure l’UDB du président Brice Clotaire Oligui Nguéma.
« Entre PDG et l’UDB, c’est désormais la guerre de la fraude électorale » a déclaré d’entrée de jeu Serge DIBANGOU YANGARI sur sa page facebook.
Dans le grand Libreville, le spectacle est affligeant. Au centre de vote du quartier Dragage (école publique) dans le sixième arrondissement de Libreville. Dans la majorité des bureaux, les présidents et scrutateurs font campagne au sein du bureau de vote, obligeant même les électeurs à voter pour l’UDB et le PDG, puis à ne signer qu’une seule fois, soit pour les locales ou pour les législatives, au lieu de deux fois pour chacune des élections.
A Meyang dans le 1er arrondissement de Ntoum, à l’école publique, avant le début du vote, les représentants du PDG ont été surpris avec des urnes en pleine opération avant l’arrivée des représentants du ministère de l’Intérieur. Les populations en courroux se sont interrogées sur l’origine des bureaux de vote en leur possession. Ce qui a suscité une bousculade entre partisans de l’opposition, de l’UDB contre ceux du PDG.
Au centre de Ntoum, l’élection n’a tout simplement pas eu lieu. L’absence des bulletins de vote des candidats de l’opposition a suscité la colère des populations qui ont tout bonnement refusé de cautionner ce qu’ils ont qualifié de mascarade électorale.
Quelle n’a pas été la surprise de NONGO BOUSSOUGOU Eric, candidat à l’élection locale à Kango qui a été surpris ce matin en parcourant l’ensemble des 10 bureaux des votes de la commune, constatant l’absence de ses bulletins de vote. L’homme crie au complot. « Alors que ma liste FDS est parue et que j’ai signé le BRT au ministère de l’Intérieur, un document qui permet d’imprimer les bulletins de vote du candidat. Comment expliquer l’absence de mes bulletins de votes alors que j’ai effectué l’ensemble des démarches et qu’au ministère de l’Intérieur j’avais eu l’assurance que tout avait été bien fait ? J’interpelle le président de la République, le garant des institutions, celui qui a appelé à la démocratie, celui qui a mis un terme à l’ancien système. Comment comprendre qu’après cette transition, qu’après les promesses du président, nous ayons encore à vivre les mêmes schémas du passé ? » a pestiféré le candidat.
A Port-Gentil, au centre de vote du quartier la Balise, le candidat aux locales, André MBOUGOU du RNR a, lui aussi, été surpris de constater que ses bulletins de vote n’existaient pas. Il accuse le ministère de l’Intérieur « l’explication est simple, ce sont ceux qui ont organisé l’élection qui ont fait disparaitre mes bulletins. J’avais été appelé lorsqu’il s’est agi d’établir les spécimens de bulletin à tirer et ça s’est bien passé, mais on est grandement surpris… » se désole le doyen.
Les mêmes griefs ont été constatés dans le deuxième arrondissement de Ntoum notamment au quartier Essasa, à l’école catholique, au centre de vote de NZOK Mintang ou, les populations, constatant l’absence de certains bulletins de votes des candidats, ont tout bonnement détruit les urnes ainsi que les bulletins des candidats du PDG et de l’UDB. Scénario presqu’a l’identique à DIENGA dans l’Ogooué-Lolo et à l’école publique d’Ozangué dans le 5e arrondissement de Libreville.
A Moabi, des représentants du PDG ont été surpris, dans un domicile, apposant des signatures sur les bulletins de vote. Cela a lieu le 26 septembre, une journée avant le jour du vote. Comment est-ce possible ?
A Minvoul, l’on peut apercevoir, dans une vidéo, un président de bureau de vote qui accompagne un électeur dans l’isoloir.
Au village NGO dans le Woleu-Ntem au deuxième siège, les populations ont tout bonnement interdit le vote. Quatre bus coaster remplis de ‘’bœufs votants’’ n’ayant aucune affinité avec les villageois ont été stoppés par ces derniers. Ce qui a obligé le président du bureau de vote Pierre MEWOLE EDO BISSOU à suspendre l’ensemble des opérations de vote.
Le ministre de l’Intérieur pointé du doigt
Ils tournent les regards vers le ministère de l’Intérieur. La première interrogation est celle de savoir comment une opération de vote d’une telle envergure n’a pas été sécurisée, du moins dans le grand Libreville où l’on a constaté une absence des agents de police et de sécurité ? La seconde, comment les partisans de certains partis sont-ils entrés en possession des bulletins de vote ainsi que des bureaux de vote avant même le jour de l’élection ? La dernière, où sont passés les bulletins de l’ensemble des candidats plaignants ?
Des réponses qu’attendent les électeurs gabonais qui réclament déjà l’annulation de l’ensemble du processus électoral ainsi que la démission du ministre de l’Intérieur.
« Le ministre de l’Intérieur doit démissionner. Des parodies d’élections législatives, locales et municipales très mal organisées » nous a confié un citoyen désabusé sous couvert de l’anonymat.
Tony
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