Alain Claude Bilie By Nzé, ancien Premier ministre et candidat à la présidentielle gabonaise d’avril 2025, monte au créneau contre une nouvelle exigence du ministère de l’Intérieur. Selon un récent communiqué, tous les anciens candidats à la présidentielle qui souhaitent se présenter aux législatives et locales de septembre-octobre 2025 doivent fournir un quitus certifiant le contrôle de leurs fonds de campagne. Une obligation que Bilie By Nzé qualifie d’ »abus de pouvoir illégitime ».
Pourquoi Bilie By Nzé refuse-t-il ce quitus ?
- Il n’a pas utilisé d’argent public : Contrairement à d’autres candidats, Bilie By Nzé affirme avoir financé sa campagne avec des fonds privés. « Pourquoi devrais-je justifier la gestion de mon propre argent ? », interroge-t-il.
- Une décision contestée en justice : Il estime que la Cour constitutionnelle doit d’abord trancher sur la légalité de cette obligation avant qu’elle ne soit imposée. « Ce communiqué n’a aucune valeur juridique tant qu’un juge ne s’est pas prononcé », assène-t-il.
- Un système électoral « verrouillé » ? : L’ancien candidat dénonce une dérive autoritaire, évoquant un « verrouillage du système électoral depuis le référendum de 2024 ».
Que dit la loi ?
- Article 371 du Code électoral : Le quitus, délivré par la Cour des comptes, atteste de la régularité des comptes de campagne.
- Article 77 : Tout candidat doit fournir ce document s’il a déjà participé à une élection depuis l’adoption du nouveau code (janvier 2025).
- Exception : Seuls les candidats à la présidentielle d’avril 2025 sont concernés. Les autres postulants aux législatives/locales en sont exemptés.
Un climat politique tendu
Bilie By Nzé lance un avertissement :
« Ceux qui pensaient que le pire était passé doivent se préparer… Le pouvoir a soif de se maintenir, et cela se voit dans ces manœuvres. »
Il accuse l’exécutif de prédéterminer les décisions judiciaires (« À moins que le verdict ne soit déjà connu d’avance », ironise-t-il) et fustige l’inaction de la classe politique, qu’il juge « tétanisée par la peur des militaires ».
Conclusion : Vers une nouvelle crise politique ?
Cette polémique s’inscrit dans un contexte post-transition fragile, où chaque réforme électorale est scrutée. Deux questions brûlantes émergent :
La justice va-t-elle trancher en faveur des candidats ou du gouvernement ?
Cette mesure découragera-t-elle certains opposants de se présenter ?
Commentaires récents