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Libreville
13 juillet 2025

Procès des Bongo : Entre justice et malaise politique

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Arrêtés dans la foulée du coup d’État mené par le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, l’actuel président du Gabon, Sylvia Bongo, l’épouse du président déchu, Ali Bongo et son fils Noureddine Bongo sont poursuivis pour détournement des fonds publics, blanchiment des capitaux, entre autres. Mais de cette affaire judiciaire, visiblement mal gérée, émanent désormais des radiations politiques qui embarrassent.

Le malaise est certain, quoique les autorités judiciaires et même politiques du Gabon s’efforcent de sauver la face par l’organisation d’un procès et d’une condamnation par contumace. Une sorte de service minimum après avoir laissé fuir Sylvia et Noureddine Bongo. Un peu comme pour se débarrasser ingénieusement d’un dossier sensible et brûlant qui gênait aux entournures. Sauf qu’en laissant fuir les deux accusés pour des raisons peu de santé peu convaincantes, les autorités politico-judiciaires du Gabon semblent avoir commis une maladresse monumentale. Car une fois en France après avoir transité par l’Angola, Sylvia et son fils Noureddine viennent d’allumer un contre feu en portant plainte pour les sévices qui leur auraient été infligés par leurs geôliers durant leurs 19 mois de captivité à Libreville au Gabon.

Des enregistrements compromettants ?

Non sans distiller sur les réseaux sociaux, des enregistrements vidéos et audios dans lesquels la juge d’instruction dit avoir reçu l’ordre de les condamner sans autre forme de procès. Un ordre des militaires du CTRI, comité de transition pour la restauration des institutions, en tête desquelles l’actuel chef de l’État gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema. Une vidéo montre même un haut gradé militaire, expliquant à demi-mots à Noureddine et à sa mère Sylvia qu’il y a des choses qu’ils ne peut malheureusement pas leur dire parce que lui tenu par le serment qu’il a prêté, ne peut pas révéler ces choses. De quoi renforcer les accusations de la famille Bongo qui accuse les autorités gabonaises de chantage et de les avoir contraints de signer des documents de cession de leurs biens.

Justice fragilisée ?

Ce qui fragilise également la notion même de l’indépendance de la justice gabonaise quant aux ordres pouvant venir des tiers dans ce dossier qui constitue aussi un test pour l’institution judiciaire sous la cinquième République. Une république pourtant considérée comme une vraie révolution tous azimuts d’un Gabon rénové depuis le 30 août 2023. Or, à l’évidence, les derniers épisodes de cette saga judiciaire riche en rebondissements, notamment la libération et la fuite des Bongo par l’Angola, la contre-offensive des accusés par la justice française, avec leurs lots de révélations des enregistrements sur la toile pourraient témoigner d’une difficulté réelle du fameux changement de mentalités tant vaticiné, mais dont l’implémentation se heurte encore à la dure réalité, celle d’une justice gabonaise parfois en peine sur certains dossiers aussi sensibles que celui des Bongo. Un dossier si sensible que les nombreuses maladresses commises dans sa gestion ont fini par lui donner, immanquablement, une connotation politique qui embarrasse désormais autant qu’elle constitue un vrai malaise pour le gouvernement en place.

Leno Koleba

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