La réduction du train de vie de L’État semble relever du Tabou sous l’ère des putschistes, au Gabon. La forte délégation accompagnant “l »étoilé en chef”, Brice-Clotaire Oligui Nguema, à New York, conforte cette thèse.
En renonçant à son salaire de président de la République, Brice-Clotaire Oligui Nguema avait, naturellement, obtenu la sympathie d’une frange de la société gabonaise. Du moins celle des esprits peu éclairés de la Doxa. Une décision qualifiée, à tort ou à raison, de populiste par plusieurs observateurs avertis.
En réalité, le traitement d’un chef de l’Etat prévu par les textes sous nos tropiques, singulièrement au Gabon, ne constitue pas le plus grand poste de dépense de la première institution du pays. Pour être conséquent avec lui-même, il aurait dû renoncer aussi aux avantages liés à son statut.
Citons pêle-mêle les hélicoptères et autres jets qu’il emprunte comme s’agissait de vulgaires taxis. Pour preuve, lors de sa tournée républicaine dans la province de l’Estuaire, Josué, comme il aime désormais à se faire appeler, ne s’est pas embarrassé de rallier Owendo en provenance d’Akanda en hélicoptère svp.
Même pour des contraintes horaires, était-ce nécessaire ? Quid de son traitement de commandant en chef de la Garde républicaine auquel il n’a pas renoncé ? Mystère et boule de gomme !
Autre exemple prouvant que le général-président n’a cure de la réduction du train de vie de L’Etat, la délégation l’accompagnant à New York. Pas moins de 93 personnes, si l’on s’en tient au document ayant fuité sur les réseaux sociaux, dont les frais de missions sont supportés par le contribuable gabonais. Le même contribuable tirant le diable par la queue.
Très honnêtement, tout ce beau monde était-il indispensable ? D’autant que dans ladite délégation figure le secrétaire général de la présidence de la République, au passage, dans tous les déplacements du chef de l’Etat à l’intérieur et à l’extérieur du pays, lui dont la mission consiste à gérer l’administration. (Sic).
Dans la même liste, on peut enregistrer la présence de deux directeurs de cabinet, surprenant ! Honnêtement, se déplacer avec une telle horde de collaborateurs aux frais de la présidence de la République n’est pas de nature à restaurer – pour reprendre l’expression en vogue – les finances publiques.
Après l’émotion et le capital sympathie suscités par la déchéance du roi paresseux, Ali Bongo Ondimba, Oligui Nguema gagnerait à travailler à devenir un homme d’Etat, non pas un fieffé populiste. Et cela passe inévitablement par l’observation de l’orthodoxie en matière de gestion, en l’occurrence.
Paul NDOMBI