Dans un discours pro domo prononcé vendredi dernier au stade d’Angondjé devant une ribambelle de hiérarques et de congressistes venus de tous les coins du pays, le vice-président de l’Union national et non moins directeur général de la Dette, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi n’a nullement fait mystère sur le choix de son candidat et celui de ses coreligionnaires devant représenter leur parti à la prochaine présidentielle.
Dans un style ampoulé fait de panégyriques à la gloire de l’actuel chef de l’Etat, il a fait un rappel historique des dates fortes faites souvent de tribulations ayant marqué la vie de leur formation politique depuis sa création. De même qu’il a fait l’éloge des militants passés de l’autre côté du voile qui n’ont malheureusement pas pu assister à la libération de notre pays le 30 août dernier.
Ce discours lénifiant sur fond de perfidie agissait sur les subconscients des congressistes comme un somnifère. D’autant que le but sous-jacent de celui-ci était d’amener les participants à adhérer à l’idée de la hiérarchie consistant à adouber et soutenir le président du CTRI le 12 avril prochain, l’Union nationale n’ayant d’autre choix que celui de soutenir l’étoilé en chef, le parti ne pouvant présenter un candidat issu de leurs rangs. Une première depuis la création de cette formation politique.
Certes, pour le plus grand nombre de militants, le soutien à Oligui ne cause pas forcément de problème. Néanmoins, nombreux sont ceux qui, ouvertement ou en sourdine, n’hésitent pas à condamner la manière de faire de la hiérarchie du parti en optant pour des pratiques peu démocratiques. Ils en veulent pour preuve la sortie de la présidente de cette formation politique et non moins présidente du Sénat, Paulette Missambo, qui s’était prononcée en faveur de la candidature de l’étoilé en chef avant même que le parti ne convoque ses assises.
Une attitude qui n’a pas plu à de nombreux militants, lesquels ont relevé que la hiérarchie du parti n’avait pas d’autre choix que de soutenir Oligui Nguema. Etant donné que la plupart des dirigeants de l’Union nationale occupent des postes importants de responsabilité au sein de l’appareil de l’Etat, de la haute administration ou aux deux chambres du Parlement. Personne n’a envie de perdre les privilèges acquis durant la transition. Peu importe si la restauration des institutions promises par leur champion passe au second plan ou n’est pas réalisée.
Bien que l’accueil concernant la restauration des institutions ait été mitigé au sein de l’opinion, les dirigeants de l’Union nationale ont critiqué du bout des lèvres la question ayant trait à la restauration des institutions. Pas un seul leader ne s’est levé pour critiquer la Constitution, encore moins le code électoral pourtant biaisé. Comme quoi, la défense des intérêts du plus grand nombre n’a d’égale que la jouissance et le bien-être de l’élite politique.