Pour parodier Axelle Kabou, on dira : « et si l’Afrique refusait son indépendance véritable?»
Les indépendances distribuées comme des cacahouètes en Afrique francophone par un certain Charles De Gaulle, il y a plus d’un demi-siècle, peinent à trouver leur pleine expression dans un monde rongé par des enjeux mercantilistes sous le total contrôle des Seigneurs occidentaux.
Sans être naïf, tout le monde le sait, ces indépendances synthétiques et sans réel contenu visaient simplement à calmer les ardeurs révolutionnaires d’une jeunesse progressiste qui ne voulaient plus être sous le joug d’une métropole sanguinaire, bête et méchante.

Le colon, très futé, avait pris le soin d’assortir ces indépendances postiches de conditionnalités pour le moins surréalistes : les fameux accords coloniaux passés entre chefs tribaux illettrés et les colons, accords dépoussiérés à la veille des ‘’indépendances’’, et réadaptés au gré des enjeux économiques. Cela explique pourquoi notre économie et nos matières premières sont la propriété privée de la pègre Françafricaine. Et pour couronner le tout, ils ont inventé le FCFA, un instrument de contrôle et de captation de nos richesses entièrement contrôlé par le Trésor français, parachevant ainsi la farce indépendantiste.
Paris a non seulement phagocyté notre économie, elle a aussi aliéné et diabolisé notre culture, faisant de nous des acculturés. Le catholicisme qui s’est imposé en Afrique de façon brutale par le sang et la ruse, a fait un travail remarquable d’assimilation.
Après un tel constat, on peut se poser les questions suivantes : à quand le réveil des consciences pour une Afrique libre et véritablement indépendante ? Et qu’attendons-nous pour prendre notre destin en main ? Allons-nous continuer à être spoliés par des prédateurs qui nous agitent le masque d’une coopération ridicule et sans intérêt pour nos Etats et nos peuples ?
L’homme fort du Burkina Faso, Ibrahim Traoré, qui mesure aisément cette équation que certains dirigeants africains corrompus jugent insoluble, est en passe de lancer un vaste chantier visant la restauration de l’identité et la dignité des Burkinabais.
Si sortir du joug colonial c’est la croix et la bannière, voire la mer à boire, pour valoriser nos rites et traditions, faut-il attendre que le maître blanc nous établisse une prescription à ce sujet ?
Décréter une journée nationale fériée chômée n’est pas dans nos cordes ?
Les religions impérialistes et esclavagistes ont leurs journées chômées. C’est le cas de la religion catholique et de la religion musulmane qui, chaque année, fête noël, pâques, la toussaint…, la tabaski. Les fêtes chrétiennes ont même l’outrecuidance, en plus des journées chômées, de jouir d’une excessive respectabilité. La fête de pâque et de noël imposent des vacances à nos apprenants. Une telle incongruité ne saurait s’expliquer dans un pays en construction et qui aspire au développement. On peine franchement à saisir le sens d’une telle logique qui déroute plus d’un.
Accuser des semaines entières sans cours constitue un sérieux retard que nos jeunes apprenants ne pourront rattraper.

Le Gabon a tout un patrimoine culturel à valoriser. La plante sacrée diboga par exemple, que l’on ne trouve qu’au Gabon et qui est actuellement en phase d’expérimentation dans des laboratoires occidentaux pour guérir des addictions aux drogues dures et autres névroses ; le bwiti, rite gabonais qui a migré jusqu’en Guinée équatoriale sous sa forme syncrétique ; le mariage coutumier ou traditionnel, le seul ayant une valeur culturelle en pays Bantu, sont autant de richesses à valoriser et à préserver, sinon nous courons le risque de connaître la perte identitaire.

Le mariage civil et le religieux, émanations de l’Occident conquérant et dénudés de toutes valeurs chez l’homme Bantu, leur pratique par les Africains sonne comme une imposture fatale. Avec tout notre réservoir culturel, n’est-il pas temps de consacrer une journée nationale à nos ancêtres et nos rites et traditions ?
« Restaurer la dignité des Gabonais », c’est aussi restaurer leur culture, les deux ne sauraient être dissociés.
A croire que les guerriers que sont Mbombè A Niangue, Niond’ Makite, Wongo, Emane Tollé, sont morts pour rien ! Simplement pitoyable !!!
Ghoze Lucifera





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