Le passage des journaux papier classiques au format numérique en abandonnant la version »print », renvoie à des préoccupations majeures : comment bâtir des entreprises de presse solides et prospères et quel financement pour lesdites entreprises à l’heure de l’électronique ?
C’est une lapalissade, la crise de la presse existe de par le monde. Les prix du papier flambent. Distribuer, de nos jours, le journal imprimé en kiosques, coûte cher. Au Gabon, le distributeur ponctionne 40% des recettes du journal. Un véritable boulet pour la presse papier. A ce rythme, les spécialistes du secteur annoncent que même les quotidiens, à fortiori les bihebdos, bimensuels, mensuels, trimestriels… vont disparaître avant 2030. Dans six bonnes années!
RÉVOLUTION
A ce tableau peu reluisant se greffe la baisse des lecteurs. Au Gabon, face à la bourrasque qui s’abat sur le secteur, les patrons de presse s’organisent, se réinventent, font leur révolution en misant sur le numérique.
C’est dans l’ère du temps, les habitudes changent en gagnant sur les diffusions électroniques. En outre, la solidité et la prospérité passent par un journalisme de qualité pour accrocher les lecteurs.
DIVERSIFICATION
Un lectorat qui exige, désormais, sur la toile, des productions médiatiques autre que l’écriture. C’est dire si la presse n’est pas à un tournant. Un virage à 360 degrés qui se négocie par la diversification : c’est l’ADN des groupes de presse. L’intérêt est de multiplier les offres par rapport au type de public.
Ce qui suppose la création d’un tout média sur le Web (journal, radio, télé, blog, podcast…). Les journalistes n’auront d’autres choix que de produire plus de contenus en lien direct avec les visiteurs du site.
Le défi à relever, également, est l’élargissement du champ de l’information : la politique, l’économie, le social, le culturel, le sport… cela afin de bâtir une image de marque. Aussi, faudrait-il donner de l’importance à la pertinence, cohérence, responsabilité, créativité et au sérieux.
Comme le disait un vieux confrère : » Nouveau support, nouvel idéal en conservant ce qui était bon dans l’ancien ».
Rodrigue Asseyi/ Journaliste