L’Afrique centrale : refuge des dictateurs durables
Comme s’ils étaient tous atteints de troubles obsessionnels compulsifs, (TOC), ou plutôt de ‘’dictature obsessionnelle compulsive’’, les dictateurs durables sont un sujet de recherche à inscrire dans la section des névroses obsessionnelles étudiées en psychologie.
Je peine franchement à comprendre ce phénomène des dictateurs durables qui s’enracine de plus en plus en Afrique centrale. Même lorsque les moyens physiques et les facultés cognitives sont en pannes, on s’accroche quand-même durablement au pouvoir. Les dictateurs durables fabriquent une constitution qui, en fait, n’est qu’un kleenex avec lequel ils peuvent se torcher au besoin, aux fins d’assouvir leurs ambitions pouvoiristes. Pas de limitation de mandats. Le reste, n’est que simple détail qu’ils en chient.
Albert Bernard Bongo du Gabon, Joseph Désiré Mobutu de la RDC, Paul Biya du Cameroun, Téodoro Obiang Nguema de la Guinée Equatoriale, Denis Sassou-Nguesso alias Otchombé l’ange noir du Congo Brazzaville, figurent dans la ligné des dictateurs durables d’Afrique centrale.
Si la nature pouvait leur permettre de vivre deux cents ans, ils règneraient, sans discontinuer, à la tête de leurs pays. C’est ainsi que nous aurions des Présidents à vie, des Présidents-rois, qui règneraient, tels des satrapes, à la tête de leurs Etats. La situation d’extrême précarité dans laquelle sombrent leurs peuples, est loin d’être leurs soucis. S’il leur était donné l’occasion d’embarquer leurs pays respectifs dans l’au-delà, ils le feraient volontiers. Même devenus des momies, ils continueraient de diriger leurs Etats par Bluetooth, un peu comme le fait si bien le citoyen Paul Barthélémy Biya’a bi Mvondo, depuis son village de Mvomékaa.
A 91 ans, le Président camerounais qui dirige le Cameroun via Bluetooth depuis son village où le jeu du songo est sa seule passion au quotidien, est l’un des deniers fossiles politiques encore en activité en Afrique. Il fait partie de la lignée des dictateurs durables sur le continent africain.
Il leur reste plus qu’à fonder une association de dictateurs durables africaine, au nom de la solidarité entre dictateurs durables.
Si la mort n’avait pas surpris Albert Bernard Bongo depuis son lit d’hôpital à Barcelone, et Yassigbé Eyadema du Togo, mort de sa propre mort, ils seraient là, imperturbables, à la tête de leurs pays respectifs.
Il a fallu que la rébellion congolaise sous la conduite de Laurent Désiré kabila négocie la fuite de Joseph Désiré Mobutu, un autre dictateur durable, pour qu’il aille mourir en paix au Maroc.
Chez les autres, les dictateurs durables, ou même les Présidents présentant des défaillances psychologiques, sont chassés par les révolutions populaires ou simplement éconduits proprement.
Le Chah d’Iran avait été chassé par la révolution Khomeyniste ; Abdelaziz Bouteflika d’Algérie, en état de sénilité, avait simplement été isolé de la sphère politique en attendant sa mort; Bourguiba de Tunisie écarté pour cause d’usure; Zine el-Abidine Ben Ali de Tunisie, évincé par une révolution de palais ; Fidel Castro de Cuba, du fait de son âge avancé, accepta de se faire succéder par son frère Raoul Castro ; Adolphe Thiers de la troisième République française, atteint de démence, fut gentiment déposé.
Mais pourquoi diantre, l’Afrique centrale traine des boulets qui se fossilisent au pouvoir???!!!