Journée internationale des toilettes, à quand celle des chiottes ?
De toutes les journées décrétées par les sociétés des Nations Unies et d’autres instances à l’échelle internationale, celle consacrée aux toilettes, pertinente, est d’une singulière originalité. Chaque 19 novembre de l’année, en effet, est célébrée la journée mondiale des toilettes ! Lorsqu’on parle des toilettes, on pense directement aux chiottes dont elles servent de lieux d’évacuation vers de gros réservoirs appelés fosses septiques. Puisque les deux sont intimement liés par leur destin, l’énoncé de cette journée mondiale des toilettes aurait dû être ceci :’’journée mondiale des toilettes et des chiottes’’. Si la journée mondiale des toilettes est célébrée, il n’est pas exclu que les chiottes bénéficient à leur tour d’une attention toute intéressée et donnent lieu à une journée qui leur sera consacrée.
Plutôt que d’avoir deux journées distinctes pour ces deux partenaires qui dépendent l’un de l’autre, car sans chiottes point de toilettes, il serait bon de jumeler les deux journées consacrées aux toilettes et aux chiottes et en faire une seule.
Lorsqu’on en est à consacrer une journée mondiale aux toilettes, lieu de stockage de la matière fécale, c’est qu’il y a un réel péril planétaire qui menace l’humanité. Car, imaginez-vous un monde sans toilettes, quel en serait le désastre ? Nous serions réduits à patauger dans des lacs de boues lorsque cette matière fécale atteindra sa crue au point de se transformer en un torrent capable d’emporter bien des vies et des espaces habitables. La vague épidémiologique, tel un monstre froid, ne ferait que donner le coup de grâce qui précipitera la fin de l’espèce humaine et animale.
L’odeur pestilentielle et nauséeuse serait d’une telle incommodité, qu’elle pourrait même entrainer la disparition des plus petites particules organiques dont se nourrissent certaines espèces animales de notre flore et de notre faune, mettant ainsi à mal toute la chaîne alimentaire.
Dans certains pays sous-développés dans le monde, les toilettes demeurent un luxe, ce qui fait que, faute de ces lieux d’aisance, nombreux n’ont d’autre choix que d’investir la nature avec tout ce que cela représente comme risque de contagion microbienne massive. Il est même des pays, c’est le cas du Gabon, où des salopards poussent l’indécence insoutenable jusqu’à mettre leurs maisons en location sans qu’il y ait des sanitaires. Contraignant ainsi les occupants à faire leurs besoins dans de petits sachets plastiques qui, la nuit tombée, terminent dans des bacs à ordures ou dans la nature. Si bien que lorsque vous apercevez des membres de la petite famille défiler, sachets à la main, eh bien, sachez qu’ils vont se débarrasser de cette matière encombrante, à la manière d’une chasse d’eau qui évacue la merde vers la fosse septique.
Si les services d’hygiène qui consacrent leur temps à arnaquer les petits commerçants pouvaient faire leur boulot correctement, de nombreux ménages s’exposeraient à de très fortes amandes.
Les toilettes, pourtant, devaient constituer un véritable enjeu sanitaire comme du temps de nos ancêtres qui leur accordaient une place de choix. C’est pourquoi, nos aïeux situaient d’abord le lieu d’aisance, loin des points d’eau potable, avant toute construction d’abris de fortune. Les toilettes étaient ainsi un lieu jouissant d’une certaine respectabilité vu qu’elles soulagent et nous mettent à l’abri des épidémies tel que le choléra qui fait des ravages là où son foyer se déclare. Même dans des villes dites modernes, curieusement, on assiste à un réel déficit de ces lieux d’aisance. Rien qu’à observer nos édifices publics, la réalité est choquante. C’est un peu comme si nos autorités n’accordaient pas le moindre intérêt à ces endroits pourtant très sollicités du public. L’absence de toilettes publiques dans plusieurs villes dans le monde en dit long sur le peu d’intérêt accordé par ceux qui ont en charge la gestion de l’espace public.
Et si les chiottes étaient le pétrole de demain pour l’essor de nos économies grabataires, qui sait ?
N’est-il pas déjà temps que l’on procède au stockage dans de grands terminaux de cette matière première dont se servent des firmes qui procèdent à son recyclage ?
Au fait, le Gabon qui croule sous le poids funeste de son endettement, pourquoi n’exporterait-il pas cette matière fécale destinée aux grands fermiers qui en ont besoin pour en faire du fumier voir des engrais ainsi, ils pourront se passer des pesticides de l’ignoble MONSANTO, pape américain du transgénique qui se fait du fric tout en mettant en péril notre santé ?
Cette journée internationale des toilettes, aurait pû être l’occasion pour l’étoilé en chef d’inaugurer des toilettes publiques. Malheureusement, le Comité de transition pour la restauration des institutions (CTRI) n’a pas pensé à nous construire des toilettes publiques modernes! Et c’est bien dommage ! Espérons que le CTRI qui dispose pourtant du Génie militaire, le fera en 2025 afin que le seigneur Brice Clotaire Oligui Nguema les inaugure dignement.