Paris n’a jamais eu un intérêt aussi affiché pour l’Afrique que ces derniers temps. A croire que la montée en puissance de la Chine et de la Russie dans ce qu’elle considère comme sa chasse gardée explique en partie cela. Sans oublier le nouveau positionnement des pays de l’Alliance des pays du Sahel (AES) qui ont rompu les amarres et prennent désormais leur distance vis-à-vis de l’ancienne métropole qui, à leurs yeux, apparait comme un boulet radioactif dont il faut se débarrasser au plus vite.
Vient-il réactiver les réseaux dormants de la France- Afrique installés sur le vieux continent afin qu’ils ne se laissent pas bercer par les chants des sirènes dont la fascination dépasse la sphère francophone ?
Le prétexte de sa présence sur le sol africain, c’est le sommet du G20 qu’a abrité l’Afrique du Sud et auquel il a pris part. Il en profite donc pour effectuer ‘’une tournée africaine destinée à impulser des dynamiques et à valoriser le renouvellement de la relation de son pays (la France) avec le continent’’ selon un communiqué émanant de l’Elysée.
Si Macron avait la suite dans les idées, il se garderait de fouler ses pieds sur le sol africain où il n’est pas le bienvenu. Sa tronche énerve plus d’un Africain dont les ancêtres ont payé un lourd tribut durant la colonisation, une machine non seulement à spolier, mais à raser tous ceux qui opposaient une farouche résistance. C’était l’hécatombe, de triste mémoire !
Sentant son pré-carré lui glisser entre les doigts, surtout avec le nouveau positionnement des pays de l’AES qui risque d’entrainer un effet domino, Paris réinitialise la stratégie de sa politique africaine. Sa présence en Afrique s’inscrit dans cette veine.
Au moment où l’Afrique est en train de se débarrasser de ses oripeaux hérités du colonialisme(le FCFA), les accords léonins liant maître et esclave, Paris joue la carte d’un renouveau diplomatique. Elle nous fait croire que sa politique vis-à-vis de l’Afrique s’est émancipée de sa posture paternaliste et condescendante, son imposture, ses simulations savantes, sa malice, et qu’elle entend sceller de nouveaux partenariats fondés sur le respect mutuel. Tout ceci, en fait, n’est qu’une stratégie en trompe l’œil, de l’enfumage en somme ; bref une pure manipulation du consensus.La France- Afrique, ce réseau mafieux qui a brillé par son ingérence dans les politiques des Etats sous sa captivité, imposant des histrions à la tête de nos Etats, n’entend pas laisser échapper ce qu’elle considère comme sa propriété privée qu’elle soumet à un pillage intensif de ses matières premières.
Paris est prête à tout, même à effacer des vies, pour se maintenir dans l’arène africaine au nom de ses intérêts.
Le terrorisme rampant dans la zone sahélienne en dit long sur sa capacité de nuisance. « Vous devez conjuguer avec moi, sinon c’est le chaos ». Telle est la prescription des experts en stratégie politique de l’Elysée.
Il a fallu que la donne change avec la nouvelle vision des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) qui ont décidé de prendre leur destin en main, pour que Macron se réveille et réalise qu’il est encore possible de sauver les meubles dans ce naufrage qui est en train d’emporter la France loin de ses anciennes colonies.
Il ne serait pas surprenant que les forces ‘’complotistes’’ mettent à contribution leur bras séculier qu’est la presse, qui nous passera en boucle des reportages sur des cas de massacres des populations, une manipulation savamment orchestrée et destinée à tirer sur la corde émotionnelle ; une propagande visant à attirer l’attention de la communauté internationale et ainsi discréditer les dirigeants des pays de l’(AES). D’ailleurs, le harcèlement médiatique a déjà commencé.
Après avoir présenté la Chine et la Russie comme les grands Satan, c’est au tour des pays du sahel de recevoir les foudres d’une presse propagandiste et corrompue.
Timothée Mémey
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