Il est des individus qui n’ont pas leurs places dans une République digne de ce nom. Quelques barbares des temps modernes qui ont du mal à intégrer le monde civilisé, en dignes analphabètes, ignorent tout des valeurs qu’offre un Etat de Droits où les libertés fondamentales sont garanties à chaque citoyen.
Ce qui s’est passé récemment à Oyem et à Mitzic, pathétique, nous démontre que le pouvoir déchu des Bongo a encore des avatars dans ce Gabon en reconstruction, et dont on aura du mal à s’en défaire malgré les slogans creux crânement débités par les membres du Comité de transition pour la restauration des institutions(CTRI). Lequel comité, à travers ses prédictions messianiques, avait suscité l’espoir d’un Gabon nouveau, loin des démons de l’ancien régime.
Pourtant, rien ne change, bien au contraire tout semble s’emballer et donner lieu à une éruption volcanique sociale avec un effet domino. Ces prédictions n’étaient donc que des incantations sans effet immédiat. Du pipo !
La Plateforme ‘’Ensemble pour le Gabon’’ conduite par son leader, l’ancien Premier Ministre Alain-Claude Billie-BY-Nze, a été empêchée, par un ramassis d’individus, de donner des communications publiques à Oyem et à Mitzic.
Instrumentalisés dans l’ombre par des autorités politiques de ces deux villes de la province du Woleu-Ntem, ils sont passés à l’acte en se donnant dans des exhibitions ridicules devant l’hôtel où Alain-Claude et sa suite avaient pris leurs quartiers. Proférant, au passage, des menaces de mort et d’agressions physiques.
Le Procureur de la République près le tribunal de Première instance d’Oyem, selon nos confrères, aurait intimé l’injonction à la délégation de quitter les lieux. Aurait-t-il reçu des pressions politiques à l’instar des propriétaires des lieux où étaient censé se dérouler les communications, ou bien ordre a été ordonné par acquis de conscience afin de prévenir tout déferlement des violences et préserver l’ordre public?
Certains, qui n’ont pas encore intégré le jeu démocratique dans leurs logiciels cognitifs, estiment que la mésaventure vécue par l’ancien Premier Ministre et sa délégation, n’est que l’effet boomerang des pratiques orchestrées par le pouvoir déchu qu’il a dignement servi. De leur point de vue, c’est donc normal ces exactions dignes de sauvages moyenâgeux! Où est donc le nouveau Gabon promis et vanté par les ‘’cétériens’’ ?
Qui sont les coupables de la déchéance du Gabon sous les Bongo ?
De quoi reproche-t-on, au fait, à Alain-Claude Billie-By-Nze ? Est-ce le fait d’avoir été un personnage clé des différents gouvernements des Bongo ?
Il n’y a pas que lui à qui on doit faire porter le chapeau de la déchéance du Gabon sous les Bongo. Tous les Gabonais, sans exception aucune, sont coupables de complicité passive. Arrêtons donc de verser dans une sorte d’angélisme de mauvais aloi. Quittons la bulle des idées reçues et redescendons sur terre.
Qu’on n’insulte plus l’intelligence des Gabonais dans le choix de leur Président de la République. Ils ont le sens du discernement pour faire le bon choix de celui qui conduira le pays vers les cimes du développement intégral. Ce n’est pas en orchestrant des actes de banditisme d’une bassesse absolue, par quelques délinquants interposés, que nous allons influencer le vote des électeurs.
L’expérience des élections sous le PDG est riche d’enseignements. A beau mettre les bâtons dans les roues des candidats de l’opposition à la présidentielle, les leurs n’avaient jamais remporté une élection. D’où les élections préfabriquées. C’est tout dire !
Le Woleu-Ntem : futur Etat ?
A moins de nous démonter le contraire, la province septentrionale n’est pas la propriété privée d’un individu.
Il en est même qui, bêtement, réduisent le Gabon à leurs petits villages, leur clan, leur ethnie, un amalgame digne de parfaits incultes. « C’est notre pouvoir, c’est notre tour… », entend-t-on souvent ce genre d’inepties, polluées par quelques brutes imbéciles. A croire, comme qui dirait, ‘’la République au village’’, ou de l’Etat sauvage à la République des singes affranchis.
Le pouvoir devient, semble-t-il, un bien privé appartenant à une communauté, à un village, à une ethnie. Les valeurs d’une République sont royalement ignorées au point de donner dans des confusions qui plongent village, clan, tribu et ethnie dans le même tonneau des curiosités, loin des valeurs qui fondent un Etat.
Autant créer carrément la République du Woleu-Ntem, nous serons ainsi fixés qu’il s’agit là d’une nouvelle République, une émanation des séparatistes gabonais ayant revisité le tracé des frontières héritées de la coloniale.
A l’analyse, me semble-t-il, ils entendent transformer le Gabon en une sorte de poudrière et, lorsque l’irréparable arrivera, ils vont, naturellement, traverser les deux frontières où ils trouveront refuge chez des parents consanguins ou claniques, en fait, dans leur deuxième patrie.
Brice Clotaire Oligui Nguema, s’il veut réussir son pari, doit veiller au grain et ne pas se laisser berner par les chants des sirènes qui caressent son égo dans le sens du poil. Il doit se débarrasser de toute cette racaille politique qui infeste sa politique comme sous le règne des Bongo. Sinon, cela serait un handicap au bon fonctionnement des institutions et au bon retour à l’ordre constitutionnel.