Il a fallu que des éléments indélicats de ce corps habillé versent dans une dérive autoritaire et autres voie de faits, combinées à la fièvre festive (Noël et bonannée) pour que l’étoilé en chef et sa bande de putschistes décident, finalement, de lever le couvre-feu.
Il était temps que le couvre-feu soit levé, car l’économie nocturne tournait désormais au ralenti. Ce couvre-feu aura été contreproductif. Si les bars et autres bistrots qui ouvrent la journée faisaient du chiffre, ce qui n’était pas le cas des discothèques dont le chiffre d’affaire se fait la nuit uniquement.
Certains agents, sans doute, à la formation sommaire, se sont illustrés par un excès de zèle fécal, poussant le bouchon jusqu’à raser à la lame 154 personnes interpellées pour des infractions diverses dans la nuit du 13 au 14 décembre. Les lames ayant servi au rasage massif, non stérilisées, ont exposé toutes ces personnes aux risques de contamination au VIH.
Qu’ont-ils fait, ces pôvres citoyens pour mériter pareilles humiliations que rien ne saurait justifier?!
Comme on est du corps habillé et au-dessus de la loi, on se la pète et on est libre de tout, même de se torcher avec la Convention des Droits de l’Homme de Genève.
Les éléments de la Gendarmerie nationale qui ont commis cet horrible forfait, n’ont pas leur place dans une République digne de ce nom. Le Général Yves Barassouaga, Commandant en chef de la Gendarmerie nationale doit prendre ses responsabilités. Il doit les exporter vers la Corée du Nord rejoindre les rangs de Kim Jong-un connu pour ses méthodes d’une brutalité criminelle.
La République a ses codes moraux, a moins de nous dire que le Gabon est une République bananière où des individus, soient-ils investis de la puissance publique, peuvent se permettre de commettre de tels impaires qui heurtent les mœurs républicaines.
Où ont-ils été recrutés, ont-ils subi une enquête de moralité, sont-ils passés par un filtre, avant d’intégrer ce corps d’élite ? Voilà où on n’en est, cela nous rattrape.
Il faut nettoyer les écuries, la charte des Droits de l’Homme, ont-ils seulement reçu quelques modules sur la question pendant leur formation? On en doute, au vu de la brutalité avec laquelle ils traitent les usagers en infraction. Maître Oma Moussavou, spécialiste des Droits de l’Homme, doit leur donner des cours de rattrapage en vue de renforcer leurs capacités en la matière.
La Gendarmerie doit retrouver son lustre d’antan afin de redonner confiance aux usagers. Pour y arriver, elle doit, par une purge, se débarrasser de ses moutons noirs, sa mauvaise graine qui écorne l’image de ce corps.
Lointaine est l’époque où les gendarmes, parés de leurs uniformes de couleur kaki, képi vissé au crâne, chaussures bien cirées assorties de bas en coton, étaient un modèle de rectitude.
Ils traitaient les usagers qu’ils arraisonnaient avec respect. A croire que le niveau de formation aujourd’hui n’est plus celui de leur époque.
Pas étonnant, on va chercher le neveu chasseur, pêcheur, piégeur pour en faire un gendarme sans moralité aucune.
Avec tous ce qui est décrié aujourd’hui, quel crédit alors accorder aux enquêtes qui envoient des gens en tôle ?