Au Cameroun, qui semble être la ‘’propriété privée’’ du citoyen Paul Biya, il est formellement interdit d’émettre des commentaires sur son état de santé, sous peine de fatwa judiciaire. Une bizarrerie en plein 21ème siècle. Et dire que toutes les constitutions calquées sur le modèle français, garantissent aux citoyens la libre expression que l’on peut même greffer aux Droits fondamentaux de l’Homme. Le Cameroun, qui fait désormais exception, opère là un net recul qui met en péril l’édifice démocratique. En plus d’élections truquées et la traque d’opposants embastillés à l’issue de procès sommaires, le Cameroun ajoute à son triste palmarès, le musellement des citoyens. On se croirait dans un khalifat islamique où le monarque ne doit jamais être critiqué par ses sujets sous peine de mort.
Comment ne pas enflammer la toile avec des commentaires excessifs concernant l’état de santé de ce président à vie lorsqu’on sait que les autorités camerounaises ne communiquent pas sur sa santé et qui, depuis toujours, relève du tabou ? Les Camerounais savent, et ce n’est un secret pour personne, que la santé de leur Président, du fait du poids de l’âge (91 ans), est chancelante. D’où les folles rumeurs ayant inondé les réseaux sociaux.
Ses nombreuses excursions en Suisse pour des check-up et qui durent des mois, les Camerounais ne sont jamais informés. Ils apprennent, un beau matin, que le dictateur durable a regagné sa ‘’propriété privée’’ qu’est le Cameroun.
Lui-même, en 2004, n’avait-il pas fait une prophétie devant les médias: « ceux qui tiennent à mes funérailles, je leur donne rendez-vous en 2024 ». Nous sommes bien en 2024, vingt ans après. Lorsqu’il a récemment disparu des radars, les Camerounais ont, sans doute, pensé qu’enfin la prophétie s’est réalisée. Et les bloggeurs camerounais d’ironiser, « puisque c’est lui-même qui nous a donné rendez-vous en 2024 », les Camerounais étaient donc en droit de décréter sa mort.
Paul Biya qui a fait plus de quatre décennies au pouvoir, fait partie des fossiles politiques encore en activité. Atteint d’une addiction au pouvoir, il ne serait pas étonnant qu’il brigue un 8ème mandat à la tête du pays, à la présidentielle prévue le 18 octobre 2025.
Vraiment l’Afrique n’a pas fini de nous étonner avec ses curiosités !